Les conseils d’un pro pour devenir un as du bricolage
Un robinet qui fuit, une prise de courant à remplacer, une chambre à repeindre ? Tout le monde peut le faire, à condition d’avoir quelques notions de bricolage et un outillage de base. Un spécialiste nous explique.
Publié le 06-05-2023 à 07h00
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Envie de faire des économies, difficultés à trouver un bon professionnel disponible au pied levé, intérêt pour la débrouillardise et le "Do it yourself", voire simplement goût pour le travail manuel: les raisons qui peuvent amener Monsieur et Madame Tout-le-monde à faire eux-mêmes un maximum de travaux dans leur habitation sont multiples. Comme il ne s’agit pas de faire n’importe quoi n’importe comment, il ne faut pas se lancer tête baissée. Prendre des conseils, tester, ne pas voir trop grand. Inutile de perdre du temps et de l’argent pour, finalement, ne pas être satisfait du produit fini.
"Le bon geste, avec le bon outil et le bon matériau"
Jean-Paul Hallemans (66 ans) est formateur pour la chaîne de magasins Brico depuis 25 ans. Il forme les collaborateurs de l’enseigne, histoire qu’ils soient capables de donner les meilleurs conseils aux clients, mais il organise aussi des stages à l’attention des clients eux-mêmes.
"Viennent à ces stages des couples qui aménagent ou qui veulent rénover leur maison, des dames qui doivent se débrouiller seules suite à une séparation, des gens curieux, des débutants ou d’autres qui veulent se spécialiser…: il y a un peu de tout, explique-t-il. Ce sont des formations d’une demi-journée sur un thème bien précis – peinture, menuiserie, électricité, plaques Gyproc, utilisation de machines… Le but est d’étonner la personne quant à son potentiel manuel. Tout, ou presque, est possible. Il faut que les stagiaires apprennent le bon geste, avec le bon outil et avec le bon matériau."
L’idée est, surtout, la compréhension. De multiples tutoriels existent sur internet pour tout type de réparation ou de bricolage. "C’est bien, mais je trouve cela parfois contre-productif, voire dangereux, que les gens essayent de reproduire ce qu’ils ont vu sans comprendre les gestes posés sur la vidéo", insiste notre interlocuteur.
Des précautions très importantes, surtout lorsque l’on veut se lancer dans du bricolage "électricité", "travail en hauteur" et autres.
"C’est un maître-mot dans toute formation digne de ce nom, termine Jean-Paul Hellemans. Prenez votre temps et sachez ce que vous faites. Faites-le aussi en étant correctement équipé. En plus d’avoir un kit d’outils et de matériel chez vous, ayez aussi toujours à portée de main un kit sécurité avec des gants de travail, des lunettes de protection, un masque, des chaussures renforcées en cas de manutention de produits lourds…"
Les outils à avoir chez soi
Rien n’est plus énervant que de se retrouver avec une panne impossible à résoudre parce qu’on n’a pas sous la main le bon outil, ou le bon produit. Demander au voisin, voire aller acheter en catastrophe, cela va une ou deux fois. Après, c’est gênant et chronophage.
Voici une petite liste de choses à avoir sous la main dressée par notre formateur "bricolage". Comme il le dit, cela ne couvrira pas 100% des situations, mais on s’en approche…
Niveau à bulles, ventouse,…
Jeu de tournevis, une visseuse/foreuse électrique avec un jeu d’embouts, une bonne scie à bois, une autre à métaux, un testeur électrique, un mètre, une pince universelle, un marteau, un niveau à bulles, une clé à molettes, une palette à mastiquer, un pistolet pour les tubes de colle ou de silicone, une ventouse, un marteau. "C’est une base avec laquelle le débutant pourra faire beaucoup de choses, explique Jean-Paul Hallemans. Ensuite, en prenant goût à la chose ou en se spécialisant dans l’un ou l’autre domaine, il pourra étoffer son équipement."
Aller progressivement vers du matériel de qualité
De la toile isolante de différentes couleurs, du W40 pour dégripper, de la graisse-silicone, de la colle de contact, du white spirit pour le nettoyage, un peu de visserie (clous, vis…): la liste est non exhaustive.
Au fur et à mesure que vous prendrez goût à ce mode "Do it yourself", pensez à acheter du matériel de bonne qualité. Il peut être frustrant d’avoir un outil qui vous lâche en plein milieu d’un travail. Ou un autre qui ne convient pas tout à fait et qui détériore ce sur quoi on travaille…
Trois bons tuyaux
Les débrouillardes
Les Débrouillardes ( www.lesdebrouillardes.be), ce sont d’abord deux jeunes ingénieures "bardées de diplômes qui, se rendant compte qu’elles sont incapables de dénuder un fil électrique toutes seules", songent à des ateliers de formation. L’idée se concrétise en 2012. Aujourd’hui, des tas de stages sur de multiples thèmes de "bricolage" sont organisés à travers tout le pays. Il y en a même pour les enfants…
Repair cafés
Les Repair cafés, ce sont aujourd’hui quelque 219 localisations en Belgique (voir www.repairtogether.be) où vous pouvez apporter un objet (électroménager, jouet, vélo…) en réparation. Des bénévoles sont présents et réparent sous vos yeux. Le prix ? C’est vous qui décidez, en déposant un don dans une tirelire à la sortie. Ils organisent également des formations et présentent des tutoriels intéressants sur leur site internet.
Outilthèques
Contrairement à la région bruxelloise (Tournevie, Fabrikfabrik…) et au nord du pays, les "outilthèques", soit des lieux où vous pouvez emprunter des outils le temps d’une réparation ou d’un travail, ne sont pas légion au sud du pays. Braives en compte une, mais uniquement pour le jardinage. La régie des quartiers d’Andenne le fait également depuis des années. On notera tout de même que certains Repair Cafés prêtent également des outils.