L’injection de botox pour enlever une ride: de moins en moins cher, de plus en plus pratiqué
Les injections ne sont plus réservées aux stars hollywoodiennes. Botox, baby-botox, acide hyaluronique: elles sont de plus en plus nombreuses – et de plus en plus jeunes – à y avoir recours. Mais, cette cure de jouvence tient-elle réellement ses promesses, et à quel prix ?
Publié le 25-03-2023 à 14h00
Le botox n’est plus aujourd’hui l’apanage d’une certaine classe sociale. Le prix des injections s’est démocratisé (il faut compter entre 250 et 350 €) et les résultats sont de plus en plus naturels. "Le botox, ou toxine botulique, relâche un muscle qui est responsable d’une ride d’expression, nous explique Laurence Walon, dermatologue. Il agit principalement sur la ride du lion, soit la ride entre les deux sourcils, les rides du front, les pattes d’oie et éventuellement le muscle peaucier du cou." Quinze jours après l’injection, la peau est plus lisse et retonifiée.
L’acide hyaluronique, comme de la plasticine
Autre star en cosmétique, l’acide hyaluronique. "Il s’agit d’un constituant naturel du derme qui hydrate en profondeur et stimule les fibroblastes qui vont produire eux-mêmes du collagène et de l’élastine qui rendent la peau plus ferme."
Avec les années, notre production d’acide hyaluronique diminue. "On voit alors apparaître un certain type de rides, comme les plis nasogéniens, qui sont les rides qui s’étendent du nez à la bouche ; les rides superficielles au niveau des joues ; l’amertume, les rides au coin des lèvres ou les petites rides au niveau péribuccal. Ces rides sont typiquement liées à une perte en acide hyaluronique que l’on peut injecter en gel. Je le compare à de la plasticine utilisée pour combler des trous. Il sert aussi à remodeler des pommettes qui s’affaissent, à repulper des lèvres, à redessiner un nez avant d’envisager une rhinoplastie, un menton ou l’ovale d’un visage. Il peut aussi combler le creux du cerne et le résultat immédiat."
Piqûre de rappel
Le résultat est rapide mais pas éternel ! " Plus vous ferez des injections de botox et d’acide hyaluronique, plus votre organisme s’habituera à la substance et se résorbera alors de moins en moins vite." Les produits de comblement permanents, tels que le collagène ou le silicone sont aujourd’hui formellement interdits. Il est conseillé d’espacer les premières injections d’environ 6 mois. "Ensuite, le traitement peut durer entre 12 et 18 mois."
Aïe, ça pique
Est-ce que ça fait mal docteur ? "Le botox n’est pas douloureux. Il ne nécessite pas d’anesthésie ni même de préparer sa peau." Les 3 heures qui suivent l’injection, il est recommandé de ne pas se coucher ou de faire du sport pour que le produit puisse se diffuser uniformément. Les injections d’acide hyaluronique sont, quant à elles, un peu plus douloureuses et nécessitent une crème anesthésiante.
Le botox, c’est pour qui ?
"Il n’y a pas d’âge pour débuter ce genre de traitement, précise le Docteur Walon. "Généralement, les patientes y ont recours quand elles commencent à voir leurs rides au repos, sans expression. Chez certaines femmes, cela arrivera vers l’âge de 25 ans. Pour d’autres, à 50 ans. C’est génétique." L’experte constate tout de même qu’avec l’avènement des réseaux sociaux et des influenceuses qui prônent les bienfaits du baby-botox (soit du botox préventif) injecté en microdose, sa patientèle à tendance à rajeunir. "J’ai de plus en plus de patientes de moins de 20 ans." Mais, attention, la prudence est de mise.
Oui, mais pour de bonnes raisons

"Le manque d’estime de soi est le fléau de notre société," nous dit Marilyn Merlo, psychologue. "Face à ce mal-être, on met en place des stratégies de compensation – comme des injections de botox ou d’acide hyaluronique – dans le but de venir pallier un manque d’amour inconditionnel de soi-même." Sauf qu’en pratique, cela ne marche pas. "Croire que quelque chose de matériel peut gonfler l’estime de soi est irrationnel. Il s’agit d’un sentiment intérieur psychologique." Pour la psychologue, les injections et la chirurgie esthétique ne sont bénéfiques que chez les personnes qui ont déjà développé un amour de soi et une sécurité intérieure suffisamment forte. "Dans ce cas-là, le botox est un plus car il n’est pas nécessaire à votre bien-être."
Les risques existent: ce à quoi il faut faire attention
Lorsqu’elles sont correctement réalisées par un médecin, les injections de botox n’ont aucune autre conséquence que de faire la peau à vos rides. Mais attention avant de vous lancer: il y a toutefois des précautions d’usage.

Première précaution: s’assurer de la qualité du produit utilisé. En Belgique, seulement 3 laboratoires (Azzalure de Galderma, Vistabel de Allergan et Bocouture de Merz) commercialisent la toxine botulique dans un but esthétique (le botox étant aussi utilisé à des fins médicales, Ndlr). "Ce sont des produits sûrs, sur lesquels on a du recul, qui bénéficient d’une AMM (Autorisation de mise sur le marché, NDLR) ", explique Laurence Walon, dermatologue. Aujourd’hui, il est malheureusement possible de se fournir de la toxine botulique en ligne. "Ces toxines, bien souvent d’origine chinoise ou coréenne, sont livrées dans des conditions peu hygiéniques qui augmentent alors le risque de transmission d’infection."
Deuxième précaution: s’assurer que l’injection soit réalisée par un médecin. "Il connaît l’anatomie du visage et le trajet de l’artère faciale. Si on ne respecte pas les repères anatomiques, on risque de voir une paupière tomber et cet effet secondaire indésirable ne s’estompera qu’après plusieurs mois." Les seuls effets secondaires que l’on peut ressentir après une injection sont: un léger mal de tête – qui ne doit pas durer plus de 48 h – et la présence d’un hématome discret. Une injection est un acte médical qui est illégal s’il n’est pas pratiqué par un médecin. Les instituts qui proposent des injections à partir de 50 ou 100 € le font donc clandestinement, attention !
Laura VLIEX