BILLET PARENTS | L’argot avec mon ado ? Laisse béton…
Comme je reprends souvent mes enfants sur le langage (on dit oui pas ouais, à vélo pas en vélo, chez le coiffeur pas au coiffeur), je me suis dit, dernièrement, que j’allais faire aussi l’effort inverse, me mettre à leur niveau langagier et tenter une approche par imitation. J’aurais mieux fait de m’abstenir…
Publié le 15-03-2023 à 22h47 - Mis à jour le 17-03-2023 à 11h53
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Me voilà donc un matin, dans la voiture, avec mon ado de 14 ans, à raconter une histoire quelconque dans laquelle je glisse subtilement un "wesh, wesh" par ci, un "genre" par là et avec la conclusion cinglante qui allait, j’en étais persuadée, la scotcher: "Elle a donc complètement flopé !" Un terme que j’avais chopé au vol lors d’une de ses dernières conversations entre copines.
Et là, silence, puis cri strident à côté de moi. À deux doigts de me faire faire un accident… Je tourne ma tête et je déchante sec: ma fille est en larmes. Elle rit aux éclats et peine à reprendre son souffle. "Mais c’est pas du tout comme ça qu’on parle maman ? T’es où toi ?" Visiblement, l’expression "flop" ne se conjugue pas au participe passé, le "wesh" ne se répète jamais deux fois d’affilée et le "genre" doit toujours se placer en début de phrase. Puis elle m’achève avec cette remarque: "Et promis, tu parles jamais comme ça devant mes copines !" Clashée, la daronne.
Bon, on a eu un bon fou rire ensemble au final mais j’ai bien compris que je devais rester dans ma zone de confort avec mes basiques et ringards "cool, trop d’la balle, kiffer, naze, ça boume". Bref, je laisse béton…