Problèmes de fertilité: "On est passés par toutes les étapes mais on se sent chanceux"
De plus en plus de femmes éprouvent des difficultés à procréer. Olivia, 32 ans, a fait un marathon de deux ans pour pouvoir tomber enceinte.
Publié le 11-03-2023 à 12h00
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Olivia, qui vit dans la région de Liège, a 32 ans, et est l’heureuse maman d’une petite fille depuis l’été dernier. Un cadeau du ciel qui s’est fait désirer pendant deux ans, alors que rien ne laissait prévoir le parcours du combattant qu’elle a traversé.
"Mon mari et moi sommes sportifs, non-fumeurs, et ne buvons pas d’alcool. On était optimistes, ça allait aller vite." À l’automne 2019, elle arrête sa contraception. "J’ai toujours eu des cycles irréguliers, mes règles arrivent tous les trois ou quatre mois. Mais le gynécologue n’était pas inquiet. Au bout de trois mois, rien. J’ai eu un pressentiment et je suis allée consulter." Après des examens, on lui diagnostique des ovaires polykystiques. Elle n’ovule donc qu’irrégulièrement. "On a également découvert que les spermatozoïdes de mon mari avaient un problème de vélocité. Leur niveau était acceptable mais très bas."
Plusieurs essais infructueux
Inutile d’attendre, lui dira le médecin: elle commence un traitement hormonal, la stimulation ovarienne. Chaque mois, après une prise d’hormones et l’induction de l’ovulation à l’aide d’une piqûre, avec un calendrier pour avoir des rapports. Ce processus se fait six fois. De mai à octobre 2020. Ça ne fonctionnera pas non plus.
Voyant les essais infructueux, elle contacte en septembre 2020 le centre PMA de la Citadelle de Liège. Rendez-vous en janvier 2021 ; l’attente est longue. "On a dû refaire beaucoup d’examens et de rendez-vous. Tests ambulatoires, spermogrammes, prises de sang…" En mars, étape 2: l’insémination. Ici aussi, six essais sont prévus dans le protocole. La première est faite en juin 2021: six mois d’attente, car il fallait attendre des règles naturelles pour commencer. "La première insémination n’a pas fonctionné, cela devenait difficile. Je n’ai jamais pris d’hormones, et cela faisait un an et demi, avec les effets secondaires. Nous avons donc demandé à passer directement à la FIV."
Elle passe alors à l’étape 3: la FIV. Des piqûres d’hormones durant deux semaines, avant une ponction d’ovocytes. Problème: les ovules ont été trop boostés à cause de son syndrome d’ovaires polykystiques. Elle est mise en arrêt maladie et doit attendre. "La ponction était très difficile, et pour cause, ils ont réussi à ponctionner 31 ovules ! C’est assez rare ; chez la femme qui était dans ma chambre, ils avaient réussi à en prendre deux."
Avec un peu de chance, elle ne devra plus refaire de ponction. "Ils ont ensuite fécondé les ovules avec le sperme sélectionné. 17 ont pris. 17 chances." Un est inséminé, les autres sont congelés. "On a dû faire l’insémination plus tard, le 18 octobre, car à cause de la trop forte ovulation, mon corps devait d’abord se remettre." Elle doit également mettre des patchs d’œstrogène les trois premiers mois pour aider le corps à accueillir l’œuf.
Le premier essai sera le bon. "Quand je suis tombée enceinte, ça a été l’euphorie. Quel soulagement, après deux ans d’essai ! Notre fille est en bonne santé et ma grossesse s’est très bien passée. Nous sommes aujourd’hui des parents comblés." Malgré son parcours du combattant, Olivia a la chance d’avoir 17 œufs fécondés prêts à être inséminés si elle et son mari souhaitent d’autres enfants.
"Je ne devrais normalement plus faire aucun traitement, c’est un soulagement ! Je suis très reconnaissante d’avoir pu être maman. Et puis, durant tout le parcours, j’ai été très bien prise en charge, écoutée, avec beaucoup de gentillesse et de professionnalisme. Les problèmes ont été vite décelés, les procédures adaptées. J’ai eu beaucoup de chance."