Qu’est-ce que le rebozo, cette écharpe de rituel destinée aux jeunes mamans ?
Le rebozo est une écharpe de rituel qui enveloppe. Venant tout droit du Mexique, le châle sert, berce et dessert les jeunes mamans.
Publié le 19-02-2023 à 17h00
Voici 12 mois que Sophie a accouché. Et 12 mois qu’elle allaite son bébé. Mais dorénavant, le sevrage sera au menu. Et la jeune maman se prépare à retrouver à temps plein son activité professionnelle. L’envie de retomber enceinte lui trotte aussi en tête… Parmi tous ces projets, Sophie ne veut pas brûler les étapes. Pour "marquer le coup", elle a opté pour une pratique ancestrale, provenant du Mexique. Le rebozo. "Les sages-femmes m’ont parlé de ce rituel, lors de mon suivi post-partum, explique la jeune femme. Pour me donner un aperçu, l’une d’elle m’a resserré le bassin avec un châle. J’ai ressenti une contenance réconfortante, un soulagement physique. Du maintien et de l’équilibre du corps que l’on perd un peu après la grossesse et l’accouchement."
Sophie décide alors d’expérimenter le rituel complet du rebozo. Après avoir cocooné son bébé nuit et jour, c’est à elle d’être dorlotée par deux autres femmes, deux sages-femmes praticiennes du rebozo, douces et attentionnées comme une maman peut l’être. Durant deux heures et demie environ, Sophie se livre corps et âme à ce rituel holistique. Dans une pièce chaude et dans un climat de confiance, trois étapes ponctuent la séance. Un massage à quatre mains, à l’huile, favorisant un relâchement profond, marque le premier temps. La maman est ensuite invitée à s’installer dans un bain de vapeur, suivi d’un temps de repos. Enfin, le rebozo est déployé. Cette écharpe au tissage serré mais souple enveloppe et resserre le corps. Avec douceur mais fermeté. Sept points clés du corps sont serrés puis relâchés: tête, épaules, ventre, bassin, cuisses, genoux, pieds. Les praticiennes, placées de part et d’autre de la maman, enroulent le châle mexicain, et tirent en alternance. De son côté, Sophie donne son approbation lorsque la tension du serrage est suffisante. La pression est maintenue quelques secondes, puis relâchée petit à petit… "me laissant une sensation de légèreté intense, tout en refermant mon corps, canalisant mon énergie pour repartir vers de nouvelles aventures !"
Tissage serré et tradition
Souvent illustré sur les épaules de Frida Kahlo, en habit traditionnel, le rebozo fait entièrement partie de la culture mexicaine. À la fois vêtement, écharpe de portage pour bébé, tissu de décoration… il assure de multiples fonctions. Le terme rebozo provient lui-même du verbe couvrir ou s’envelopper. Les Mexicains s’en servaient pour se protéger du soleil et de la chaleur, se couvrir la tête lors de cérémonies rituelles, ou encore pour porter des marchandises.
Affichant des joyeuses couleurs, ce châle est particulièrement résistant grâce à un tissage qui le rend à la fois très solide et extensible pour s’adapter à la forme du corps. Sa longueur varie selon l’usage auquel on le destine.

À chaque étape de la vie
Virginie Derobe a voyagé au Mexique pour explorer cette pratique et, de retour en Europe, partage son expérience auprès de thérapeutes (sages-femmes, doulas, kinésithérapeutes, massothérapeutes, psychomotriciens…) depuis une douzaine d’années avec son école du rebozo.

À qui s’adresse le rituel du rebozo ?
Si l’on parle du "rituel", celui-ci est très spécifique aux femmes, en post-partum, mais pas uniquement. Il s’adresse à toutes les femmes qui vivent une étape dans leur vie: naissance, déménagement, premières lunes, changement de job, deuil, séparation, mariage, ménopause, devenir grand-mère… Ou tout simplement à toute femme qui souhaite faire une pause, prendre du recul sur un projet, se faire plaisir, se ressourcer, retrouver de la libido. Les motifs sont infinis et toujours justes !
Les enfants, ados et hommes y trouvent-ils aussi des bénéfices ?
Le rebozo s’est fait connaître dans le monde et s’est popularisé via son rituel. Mais la pratique de l’écharpe, en soi, s’adresse à tous. Personnellement, je l’emporte partout avec moi. Je l’installe sur tous: des bébés, des personnes alitées, des personnes en fin de vie. Il est même possible d’envelopper plusieurs personnes en même temps. Des couples, des familles, plusieurs générations de femmes, bercés ensemble contre un mur, dans la même écharpe… et laissant souvent place à des moments intenses en émotions. Et le rebozo se pratique sans aucune contre-indication.
Dans quelle situation est-il utile ?
Au quotidien ! Par exemple, une maman ou un papa peut l’utiliser sur son enfant, 5 minutes avant qu’il monte au lit. Un rituel du soir. Un simple foulard peut déjà suffire. La force du rebozo est de permettre à chacun d’atteindre une détente profonde, d’amener la sécurité, et cela, sans être touché et en restant habillé. Utile donc pour des personnes pour qui le contact physique n’est pas dérangeant. Et pour les professionnels, il accompagne les soins. Le rebozo s’infiltre en psychiatrie, en ergothérapie, en pédiatrie, en maison de repos… Une écharpe polyvalente !
Plus d’infos: lerebozo.fr