Styliste culinaire: un métier de précision qui donne l’eau à la bouche
Avant d’être photographiés ou filmés par des professionnels de la pub, les plats et aliments doivent passer entre les mains d’un styliste culinaire. Un magicien qui les rend irrésistibles.
Publié le 22-01-2023 à 09h00
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Fermez les yeux et imaginez une salade de tomates mozzarella surmontée d’une feuille de basilic, un hamburger au fromage dégoulinant ou un moelleux au chocolat au cœur coulant. On a réussi à vous mettre l’eau à la bouche ? Ce n’est rien comparé aux pubs pour des produits alimentaires, dont les images mettent souvent nos bonnes résolutions de régime en difficulté.
Derrière ces photos alléchantes, se cache un métier de l’ombre dont on entend peu parler: styliste culinaire. Basée près de Liège, Céline Stievenard fait partie des artistes qui mettent en scène la nourriture pour nous donner envie de croquer un morceau. "J’ai longtemps travaillé dans le milieu du marketing, notamment comme directrice artistique. C’est en discutant avec un photographe qui se plaignait de ne plus trouver de styliste culinaire que j’ai décidé de me lancer, se souvient-elle. Il n’y a pas de formation spécifique à ma connaissance donc je me suis formée sur le tas, en regardant ce que faisaient les autres dans des magazines et sur les réseaux sociaux comme Pinterest."
Un objectif de séduction
Le boulot de Céline consiste donc à agencer les aliments et à trouver des astuces pour que les photos et vidéos donnent envie de les acheter. Ses clients sont donc essentiellement des entreprises qui créent des publicités. Mais elle s’est également dirigée vers un autre secteur en proposant de créer des recettes pour des magazines. "La publicité impose énormément de contraintes. Il faut que le produit soit bien mis en valeur et aucun défaut, même minime, n’est toléré. Le but, c’est de séduire. Par contre, quand on travaille avec des magazines qui veulent proposer des recettes, de petites imperfections sont autorisées. " Céline peut aussi laisser plus librement son imagination et sa créativité s’exprimer. "On me demande de créer une recette à partir d’un aliment, de raconter une histoire. Les thèmes sont souvent assez sympas."
Pour exercer ce métier de l’ombre, il faut donc avoir un certain sens artistique mais aussi et surtout être organisé et penser à tout. "Quand on photographie des gâteaux, par exemple, on demande au pâtissier d’en faire beaucoup car il faut parfois recommencer encore et encore pour que tout soit parfait. " Même chose pour une pub dans laquelle on voit une grande tablée remplie d’aliment. "Ça ne va pas si on se rend compte au dernier moment qu’il manque un concombre." C’est, enfin, également un métier qui demande de la patience car le montage se fait souvent à la pince à épiler, au millimètre près…