On a testé le resto « Esprit Bouddha » à Gosselies
Une table chinoise dressée dans un décor tout à fait contemporain, pour goûter aux saveurs et aux parfums de l’Extrême-Orient.
Publié le 17-01-2023 à 17h00
Marie et Simon déjeunent à Gosselies, dans un restaurant asiatique qui a pris pour nom "Esprit Bouddha." C’est la table du chef Tien Chin Chi et de son épouse Ajung Xiuang qui dirige aimablement la salle. Marie n’aime plus trop la banalité des lanternes rouges et des dragons au corps serpentin. Cela tombe bien puisqu’ici le dépaysement ne viendra que dans l’assiette. L’aménagement est en effet tout ce qu’il y a de plus contemporain et sacrifie aux codes épurés du moment, en gris anthracite et boiseries blondes. Au mur, s’accroche "Honey", une sculpture en métal signée Antoine Thos.
Culture belgo-chinoise
Tien Chin Chi représente la troisième génération d’une famille de restaurateurs chinois installés en Belgique. Fuyant le régime de Mao, le grand-père était arrivé en Europe dans les années soixante. Il avait d’abord travaillé à Gand avant de créer "La Chine", à Liège. Le père a tenu "La Grande Muraille", à Koekelberg. À Gosselies, le fils a repris le "Palais Impérial", l’établissement de son beau-père. Le couple y a créé un nouveau décor et donné à la carte des inspirations plus gastronomiques jusqu’à décrocher un titre d’Asiatique de l’année chez Gault&Millau. Armé de sa double culture belgo-chinoise, le chef propose les saveurs d’Extrême-Orient en les tempérant un peu pour ne pas trop effrayer les palais occidentaux. Il les pimente juste ce qu’il faut pour réveiller des papilles qui se seraient un peu endormies.
Ravioles de tourteau
Sans partir dans une interminable énumération numérotée, la carte énonce quelques classiques: loempia et nems, tataki de saumon, canard laqué, ti-pan de filet de bœuf, croustillant de poulet à la sauce aigre-douce… Elle indique que les deux spécialités de la maison sont le filet d’agneau aux blancs de poireaux caramélisés et les dés de porc frits à l’ail, aux piments et au gingembre.
C’est cependant au menu que Marie et Simon vont faire confiance. Pour commencer : un chawan mushi aux petites crevettes. Pour suivre: une raviole gyoza farcie de chair de tourteau. Et puis voilà quatre plats à partager: scampis en tempura, Saint-Jacques dans une sauce au lait de coco, joues de veau grillées, légumes au wok. Au dessert: un assortiment de mochi, des gâteaux de riz fourrés de glace.
Dans leurs verres, Marie et Simon auront complètement oublié la Chine. À l’apéritif, ils avaient bu un gin Panda distillé à Waterloo et une canette de Mulet, une bière des camarades de la brasserie du Borinage. Et c’est au champagne qu’ils ont fait tout le repas, un extra-brut bio cuvée Résonance du domaine Marie Courtin, un 100% pinot noir scintillant à la bulle extra fine. Après tout, pourquoi pas ?