Pourquoi a-t-on le nez qui coule quand il fait froid ?
Ça y est, c’est la période où les reniflements et éternuements se multiplient autour de nous. Mais pourquoi nos narines se transforment-elles parfois en véritables cascades ?
Publié le 03-12-2022 à 18h00 - Mis à jour le 03-12-2022 à 18h16
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"Mouche-toi, ton nez coule." Si le conseil se fait un peu plus discret avec l’âge, dès l’enfance on apprend à se moucher proprement pour éviter d’avoir "la goutte" – ou plus – au nez. C’est que ce dernier en fait souvent des siennes, qu’on soit malade ou non. Mais d’où vient exactement ce liquide et pourquoi dégouline-t-il parfois soudainement de nos narines telle une rivière ? On vous explique tout, histoire de pouvoir briser élégamment la glace lors de votre prochain rancard ou repas de famille.
Un rôle protecteur
"Le nez joue un rôle de conditionneur d’air : son rôle est de réchauffer l’air qui arrive dans les poumons, mais aussi de l’humidifier et de le filtrer", expose d’emblée Philippe Lefèbvre, professeur ordinaire à l’ULiège et chef du service ORL du CHU de Liège. On n’est pas censé respirer par la bouche mais bien par le nez, rappelle-t-il. Organe de l’odorat et véritable barrière, il joue un rôle de taille dans les premières défenses immunitaires. Quant au liquide qui s’en écoule, il est lui aussi primordial. "Pour humidifier l’air, le nez dispose d’énormément de glandes qui sécrètent un liquide, très aqueux, comme de l’eau, en très grande quantité. Normalement, le liquide et les secrétions vont couler vers l’arrière du nez, descendre gentiment sur la paroi postérieure du pharynx et tomber dans l’œsophage pour être avalé. Ce liquide produit en temps normal s’évapore, humidifie l’air afin qu’on n’assèche pas complètement les poumons." En temps normal, donc. Car plusieurs phénomènes peuvent amener ces glandes à produire bien plus de liquide d’un coup, s’évacuant alors par le nez et nous obligeant à vite sortir un mouchoir.
Infections, allergies, changement de températures
"Le premier phénomène est l’infection virale. C’est ce qui produit des rhinites saisonnières. Certains virus apparaissent au printemps et en automne de façon importante, c’est ce qu’on appelle des rhinovirus – il y a aussi des coronavirus ou l’influenza par exemple." Concrètement, c’est le virus qui crée alors une inflammation au niveau de la muqueuse nasale, ce qui stimule de façon importante les glandes. "Il va alors y avoir beaucoup de sécrétions qui n’ont que deux options pour sortir : ou elles coulent par-derrière, par la gorge, ou par-devant, et à ce moment-là on a le nez qui coule."
Ensuite, ces mêmes glandes peuvent être aussi hyperstimulées par les allergies (au pollen, graminées ou acariens...). "C’est cette rhinite allergique qui va faire éternuer, boucher le nez ou le faire couler."
La troisième cause de rhinite est liée à notre système nerveux. "Les sécrétions sont sous la dépendance des nerfs du système nerveux. C’est lorsqu’on passe du chaud au froid, et vice versa, qu’un déséquilibre apparaît et que notre nez se met à couler. C’est une réaction liée au système nerveux ortho et parasympathique", explique notre spécialiste.
Plusieurs médicaments peuvent aider à diminuer voire stopper ces sécrétions non désirées, comme les anticholinergiques (qui bloquent les sécrétions des glandes) ou le vasoconstricteur, soit les fameuses gouttes qui débouchent le nez. "En cas d’allergie, les antihistaminiques vont jouer un rôle intéressant." Si la rhinite est infectieuse, les secrétions deviennent alors épaisses et sales dans un second temps. Les sinusites et infections bactériennes du sinus peuvent aussi provoquer des mouchages purulents et une douleur au nez. Mais là, c’est déjà une autre thématique.