On a testé le resto Matthias and Sea… à Tarcienne
Une cuisine de la mer autour d’un riche banc d’écailler. Mais une cuisine qui n’oublie pas les carnivores et ose le homard et le bœuf maturé servis en duo.
Publié le 11-10-2022 à 17h00
Ce soir, Marie et Simon font escale chez Matthias and Sea, un restaurant qui n’est pas italien, même si sa cave l’est complètement, même si son chef revendique fièrement ses origines, même si sa crème glacée est un vrai gelato.
Joues de lotte
Mattia Collu, d’origine sarde, n’a jamais perdu son accent de là-bas et a souvent la plaisanterie en bouche. Cuisinier diplômé, il est aussi un homme d’affaires avisé. Il a étudié à l’école hôtelière de Montecatini Terme, en Toscane. Revenu en Belgique, il avait ouvert un premier restaurant, Chez Matthias, pour accueillir les amateurs d’une cucina autentica. Il règne aujourd’hui sur Matthias and Sea, une adresse vouée à la mer, à 15 minutes de Charleroi sur la route des barrages de l’Eau d’Heure. Ses plateaux de fruits de mer naissent d’un riche banc d’écailler. Son plat phare est la conviviale et copieuse grillade royale, orgueil de la maison, riche de 15 poissons et coquillages. Il propose aussi une belle pêche plus classique, comme ces joues de lotte ou ce turbot en croûte de chapelure torréfiée, parmesan de 24 mois et gros sel.
Si cette table est marine en diable, elle sait aussi mettre l’os à la bouche des carnivores. Ceux-ci y apprécieront le goût bien affirmé de viandes maturées haut de gamme, comme la blonde de Galice ou le bœuf Sashi.
Un plafond bleu
En arrivant, Marie et Simon ont bien remarqué la grande terrasse-véranda à toit ouvrant et les six cubes de verre abritant chacun une table de huit personnes. Mais ils ont préféré la jolie salle à manger made in Italy, qui a osé un plafond bleu sur un décor géométrique contemporain en noir et or. Ils ont pris place à la table ronde, en marbre de Carrare, à côté de l’armoire de maturation et en face du homarium. Ils commencent par des huîtres Gillardeau et des couteaux de mer à l’ail rose. Marie opte pour la très gourmande langouste en cassolette, flambée au myrte sarde et accompagnée de linguine. Simon choisit un "surf and turf", en bon français "la vague et le gazon", autrement dit le plat qui combine le homard et le bœuf maturé 50 jours. Et avec ça: un rouge du Sud-Tyrol proche d’un pinot noir, venant rafraîchir la viande rassie sans écraser le crustacé. Au dessert, on savoure les glaces de Gelato naturale, le bar-restaurant-glacier ouvert par Mattia Collu juste à côté. Créations du chef italien Manuele Presenti, ces glaces aux saveurs originales ignorent les colorants et arômes chimiques.