Scouts, Guides, Patros: des camps d’été sous haute sécurité
Chaque année, des milliers d’enfants participent à des camps d’été. Mais qu’est-ce qui est mis en place pour y assurer leur sécurité ? Le point chez les Baladins.
Publié le 25-06-2022 à 07h00
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Ça y est! Dans quelques jours, votre enfant part pour la toute première fois en camp d’été. De quoi provoquer quelques angoisses – et pas que chez les enfants d’ailleurs. On imagine toujours le pire… Mais on vous rassure, le proverbe "mieux vaut prévenir que guérir" est d’application dans les camps, nous répond d’emblée Clara Capouillez, animatrice Baladins (6 à 8 ans), à Mont-sur-Marchienne, à Charleroi.
Repérer les dangers potentiels
"Cette année, notre camp démarre le 21 juillet, à Hélécine, dans le Brabant wallon. Avec les animateurs, on ira déjà le 20 juillet, en pré-camp, afin de repérer les lieux" , explique l’institutrice primaire. Locaux et extérieurs seront inspectés pour prévenir tout danger. "Les enfants peuvent-ils sortir du terrain ou non? Faut-il mettre des délimitations? Y a-t-il des endroits dangereux, comme des escaliers un peu raides ou une racine où les enfants pourraient tomber? Si c’est le cas, on utilise des cônes de circulation pour attirer leur attention."
Et si les enfants connaissent les animateurs depuis plusieurs mois, un petit rappel des règles de sécurité et convivialité est mis en place dès le début du camp, dit-elle. "On écrit une charte avec les enfants en adaptant les règles de sécurité de l’endroit du camp comme ne jamais sortir sans un chef; près de la route bien rester en rang deux par deux, avec le gilet jaune." Pour qu’un camp soit agréé par l’ONE, celui-ci doit comporter au minimum un animateur pour douze enfants de plus de 6 ans – et un animateur pour 8 enfants de moins de 6 ans. Dans les faits, l’encadrement est plus important note-t-on à la fédération. "Cette année, on est sept animateurs pour 18 baladins. En quatre ans, on a toujours été minimum cinq animateurs pour 20 enfants."
Des contacts sous la main
Antécédents médicaux, allergies, régime alimentaire… sont repris dans la fiche santé de l’enfant, remplis par les parents. D’ailleurs, chaque camp a un "médecin responsable" au bout du fil, en cas de bobo.
Avant de prendre leur fonction, les animateurs Scouts doivent signer un "Code qualité de l’animation", pour réaffirmer leur engagement éducatif. Plusieurs documents leur sont aussi envoyés, compilant des conseils en matière de premiers soins à appliquer et de prévention sécurité sur le camp ainsi que des numéros d’urgence. Chaque mouvement de jeunesse possède aussi une cellule d’urgence. Des mesdames et messieurs Camp sont aujourd’hui actifs dans 49 communes wallonnes, pour faciliter les relations entre les groupes et la commune, et leur transmettre toutes infos utiles.
La grande majorité des accidents sont bénins
En Wallonie, cinq fédérations sont reconnues par la CFWB: les Scouts, les Guides, les Scouts et Guides pluralistes, les Patros et les Faucons rouges. Pour être agréées par l’ONE (et être subsidiables), elles doivent suivre un "Décret centres de vacances".
"Concernant l’aspect sécurité, il s’agira surtout d’une gestion des risques en poursuivant les objectifs des centres de vacances dont la mission de base est de contribuer à l’encadrement, l’éducation et l’épanouissement des enfants pendant les périodes de congé", rappelle d’emblée Sylvie Anzalone, porte-parole de l’ONE. "Il faut savoir que la grande majorité des accidents sont bénins et que les accidents tragiques sont rares au vu du nombre d’initiatives: 5500 camps chaque année, 100000 jeunes et enfants concernés. À trop se focaliser sur les événements dramatiques, on déforce toute la dynamique et on dévalorise des activités qui apportent énormément aux enfants pour, notamment, le développement de la confiance en soi, de l’autonomie et de la gestion des risques en vue précisément d’une sécurité renforcée" , commente-t-elle.
Et de regretter par ailleurs "les obligations de plus en plus contraignantes de déclarations et de démarches administratives auprès des autorités communales, régionales (DNF)" , auxquelles sont soumis les organisateurs de camps. "À terme, le risque est de décourager les initiatives ou de limiter les espaces de découverte au détriment des enfants et des jeunes…"