On a testé le resto Racines à Floreffe: slow food et slow wines
Le restaurant Racines est aussi un bar à vin et une boutique de caviste. Il propose une cuisine locavore et prône une autre façon de consommer, plus respectueuse de la terre.
Publié le 17-05-2022 à 09h00
Marie et Simon dînent ce soir à Floreffe, au restaurant Racines qui a été créé par Maxime Sanzot et Louise Zordanello. Il est de Sorinnes, près de Dinant, elle est de Malonne. Leur philosophie du slow food est annoncée dans l’enseigne: prendre le temps de bien choisir les aliments, de connaître les artisans qui les produisent, de les cuisiner convenablement et de les savourer en bonne compagnie et ainsi en revenir aux racines de la nourriture à travers une autre façon de consommer, davantage en lien avec la terre, dans le souci de l’environnement et en misant sur le local et le bio…
Autre particularité de la maison: l’assiette et le verre y sont sur un pied d’égalité. Il faut dire que les jeunes patrons sont tous deux sommeliers. Ils goûtent et choisissent ensemble, même si c’est quand même plutôt lui qui a les clés de la cave tandis qu’elle dirige le service. Ils ont confié les fourneaux à deux jeunes cheffes: Marion Gretz et Rose Maliaca.
L’agneau de Malonne en trois saveurs
Marie et Simon sont installés dans la lumière de la véranda qui s’étire tout en longueur au-dessus du ruisseau. Leur repas commence par les asperges que cultive Stéphane Longlune, maraîcher en biodynamie à Jurbise, présentées avec des crevettes grises et du jambon de la Sûre. La première entrée chaude est une part de poisson au vieux comté nappée d’un beurre au vin jaune. Puis voici des morilles farcies aux petits-gris de Warnant, avec une écume d’ail des ours. Et voilà l’agneau de l’élevage de Marc Remy, à Malonne, décliné en trois saveurs: le ris en tempura avec une mayonnaise mentholée, la selle avec un millefeuille de pommes de terre au saindoux, l’épaule confite à partager à la manière d’un tajine. Au dessert, on est plus local que jamais, avec la collaboration de la Brasserie du Clocher, elle aussi à Malonne, qui produit la Philomène: glace à la bière, pralin d’orge, crémeux de houblon et biscuit de drêches.
Pour accompagner leur menu, Marie et Simon sont allés dans la vinothèque choisir eux-mêmes un blanc du Jura et un rouge du Languedoc, bien aidés par les conseils très avisés du patron. Ici, la bouteille est facturée au prix caviste majoré d’un droit de bouchon de 15 €. Cet établissement est aussi un bar à vins où la dégustation peut s’accompagner d’une planche de fromages ou de charcuteries, d’une assiette marine ou végétarienne.
Vins bio de vignerons artisans
Maxime Sanzot et Louise Zordanello privilégient les vins nés d’une réflexion comparable à la leur, issus de cépages autochtones, biologiques, élevés par des vignerons artisans qui savent limiter les rendements et bien encadrer leurs vendanges. Leur cave de plus de 200 références parcourt tout le vignoble français, jusque dans des coins ignorés comme ce domaine du Petit août, dans les Hautes-Alpes, au sud de Gap. Elle passe aussi, bien sûr, par la Belgique et quelques autres pays. Mais jamais au-delà de l’Europe. "Question d’éthique et de cohérence avec notre philosophie, dit Maxime Sanzot. Parce que ce n’est pas en planeur que les bouteilles viennent du Chili ou d’Afrique du Sud!"