Acheter un appartement en montagne, c’est cher?
L’idée lui trottait dans la tête depuis un petit moment. L’été dernier, David a franchi le cap. Il s’est offert un pied à terre à la montagne. Caprice de riche? Pas si sûr…
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- Publié le 28-01-2022 à 15h00
"C'est très pratique. Et ça coûte beaucoup moins cher que ce qu'on ne pense." David

Van Den Bossche a 42 ans. Il skie depuis qu'il est enfant. L'été dernier, ce père de deux enfants de 10 et 12 ans s'est fait plaisir. Avec sa compagne, ils ont acheté un pied à terre à la montagne dans la station de Saint François Longchamp (SFL) dans la vallée de la Maurienne (lire pages suivantes). "Ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête. On avait un peu d'argent. En avril, l'année dernière, on ne pouvait rien faire. On est allé au camping avec des amis en Belgique et là, j'ai passé tous mes temps libres à chercher. Mais il y a peu de biens sur le marché."
Et pour cause, David n'est pas le seul à vouloir s'offrir un pied-à-terre. "Depuis la crise sanitaire, explique Camille Barco, conseillère immobilier à l'agence Foncia, le marché est très tendu. Il y a beaucoup de demandes et peu d'offres." Une réalité confirmée par le Genappois. "Tout ce qui est intéressant ne passe même pas par internet. Il n'y a pas de publicité car les biens partent tout de suite, surtout ceux de une et deux chambres."
David a été moins gourmand. "Le studio fait 26 m2. On en trouve qui mesurent 18 m2. Beaucoup d'appartements ont déjà une chambre dans 26 m2. Nous, on a une toute belle pièce de vie. On voulait que le coin montagne soit séparé par une porte. Je savais ce que je voulais: une belle vue, un balcon plein sud." Il jouit aussi d'une cave, qui permet d'éviter de devoir embarquer le matériel de ski à chaque voyage.
Plus abordable qu’en Belgique
"Souvent, sourit le conducteur de train, quand j'en parle avec mes collègues, ils me disent : ''Mais comment c'est possible?'' Je leur dis que c'est hyper abordable." Et d'avancer en toute franchise le montant déboursé: "On l'a payé 82 000€. C'est un peu plus de 3 000 euros du m2. À la Côte d'Azur, c'est le même prix. Et pour 80 000€ en Belgique, on ne sait pas trouver grand-chose pour investir." Sans compter que les frais de notaire sont nettement moins élevés en France et que "les taxes sur le logement ne sont pas très importantes. On est à 400€ par an, télé et taxe ménagère comprises. Quand on voit ce qu'on paie ailleurs…"
Pour faire baisser la facture, le Brabançon accepte les concessions. "On le loue les quatre semaines de carnaval (les semaines sont décalées selon les régions en France). En le louant à cette période, on amortit tous les frais de l'année. C'est la Centrale de Réservation qui s'occupe de tout: clés, nettoyage, etc. Il a été loué tout de suite. Ça rapporte 4 000€ et on récupère 3 200€. Ce qui couvre tous les frais d'électricité, de chauffage, les impôts et les taxes d'habitation pour une année. "
Si la location a été très rapide, c'est aussi parce que "la station est abordable, confie Angela Guggia, directrice de la Centrale qui gère 250 appartements pour le compte des propriétaires. On n'est pas sur les tarifs de la vallée de la Tarentaise." La station est plus petite et plus familiale. Et surtout très accessible. "L'autoroute est au pied de la montagne, souligne Camille Barco. La montée est très rapide. Il y a aussi des TGV directs sur Paris en saison."
Changement de génération
Forte de ses atouts, auxquels il faut ajouter un excellent ensoleillement et un bon enneigement même au printemps, la station attire. "Nous avons une clientèle d'habitués, de gens très fidèles, analyse Angela Guggia qui note une évolution. On assiste à un changement de génération depuis deux trois ans. Les personnes qui ont acheté dans les années 70-80 vendent leur appartement. Il y a beaucoup de jeunes de 35-40 ans qui ont découvert la station ou d'enfants d'anciens propriétaires qui achètent."
Des clients comme David. "C'est tellement gai de pouvoir revenir, en hiver ou en été, de voir ce qui a changé, de savoir où on va. L'équipe est très dynamique au niveau des activités. On sent qu'ils se renouvellent chaque année pour faire venir les gens. C'est vraiment fort axé pour les enfants. Mais même si les miens grandissent, chaque année il y a de nouvelles activités à faire."
David et sa famille entendent bien en profiter. Après avoir passé dix jours à Noël, ils reviendront à Pâques, pour la semaine des Belges. Et peut-être cet été. "C'est inimaginable le nombre d'activités qu'il y a aussi à ce moment-là. Mais aussi un autre paysage", conclut le Brabançon, définitivement conquis.