Enfants et beaux-parents, quels conseils pour une bonne entente?
La séparation des parents peut être difficile à gérer pour les enfants. Que faire quand s’ajoute à l’équation un nouveau conjoint?
Publié le 16-01-2022 à 12h00
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Toutes les relations sentimentales ne sont pas faites pour durer, c’est comme ça, c’est la vie. Les séparations sont bien souvent une épreuve à traverser pour ceux qui les vivent. Mais elles amènent généralement derrière elles de nouveaux projets, de nouvelles envies et de nouvelles relations.
Quand il y a des enfants, la recomposition du foyer peut être d’autant plus difficile à apprivoiser, entraîner des questionnements, voir carrément tourner au vinaigre. Comment faire pour que tout se passe sans encombre, et comment réagir quand on n’y parvient pas?
"Dans une séparation, l'enfant subit toujours, il n'est jamais demandeur. La plupart du temps, il regrette l'éclatement de la cellule familiale car il y a, pour lui, une forme d'idéalisation du couple parental", explique Maurice Johnson-Kanyonga, psychologue spécialiste de l'éducation. Selon son âge, les circonstances de la séparation, la situation, l'enfant peut réagir différemment. Dans des faits de violence ou d'adultère avéré par exemple, la séparation est plus facile à décoder et donc à accepter pour l'enfant. "Il y a une évidence pour eux. Ils sont capables de comprendre. Mais il arrive aussi que la séparation soit plus compliquée à appréhender car le motif est plus abstrait pour eux."
La clé? La communication
Dans tous les cas, et quel que soit l'âge de l'enfant, la communication s'impose comme la première solution. "Il faut expliquer les choses, c'est très important. Le motif de la séparation, et pourquoi elle était la meilleure solution. Et c'est la même chose quand un nouveau partenaire arrive. Lors de la première rencontre, on peut dire depuis combien de temps la relation existe, présenter la réalité telle qu'elle est de manière positive, lui demander ce qu'il en pense. Et préciser que chacun a droit au bonheur et que ce n'est pas parce qu'une nouvelle personne intègre la famille qu'il y aura moins d'amour."
Surtout, il ne faut pas forcer les choses, avertit Maurice Johnson-Kanyonga. "Il ne faut pas imposer à l'enfant la nouvelle relation, c'est lui qui choisit la place qu'il veut donner au beau-parent. Et ça peut évoluer avec le temps! Le nouveau compagnon ou la nouvelle compagne peuvent être vus comme rivaux au départ et puis devenir complices. Mais ça se fera progressivement." D'où l'importance aussi de définir le statut de l'"autre", la place qui lui sera accordée dans le foyer et le rôle qu'il aura à jouer. "Le beau-parent n'est pas un parent à proprement parler car il n'y a pas de lien de filiation, mais ce n'est pas un ami non plus. Les deux parents ont évidemment une responsabilité: quand il y a conflit entre les deux, ça peut devenir très compliqué…"
Quand ça ne «match» pas
Jalousie, méfiance, conflits perpétuels… parfois, la situation semble impossible à débloquer, pouvant mener à la rupture du nouveau couple.
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Quand ça ne fonctionne pas et que le nouveau conjoint ne parvient pas à faire sa place, que les enfants refusent d'accepter la nouvelle relation, une thérapie familiale ou l'intervention d'un médiateur peut être envisagée. "Il faut comprendre où se situe réellement le problème et impliquer enfants et adultes dans le processus. Un professionnel peut aider à trouver des éléments qui seront le ciment de la famille recomposée et qui permettront à tout le monde de trouver sa place."
Ado en crise
La situation peut être davantage compliquée avec des adolescents, sans que ce ne soit forcément dû à la relation en elle-même. "Les adolescents sont, quoi qu'il arrive, dans le conflit. Séparation ou non. Ils sont en conflit d'abord avec eux-mêmes et donc aussi avec leurs parents. C'est une période de défi de l'autorité de manière générale. Quand il y a un nouveau partenaire, on peut entendre des "t'es pas mon père, t'es pas mère". C'est courant. Et de manière légale, le beau-parent n'a pas de droit d'autorité. Dans les faits par contre, il a un rôle de parent. Le jeune doit comprendre que l'autorité vient de l'adulte. Certains comportements ne sont pas acceptables et cela amène à intervenir. Il ne faut pas chercher à fuir le conflit ou à l'éviter à tout prix. Il faut le prévenir." Pour prévenir les conflits, une fois encore, la meilleure solution reste la communication. "Le beau-parent doit apprendre à découvrir, à connaître l'enfant ou l'adolescent, c'est comme ça que peut se nouer petit à petit une relation. Plus les liens sont étroits, mieux c'est. Il faut réussir à vivre de manière heureuse sans que les liens de filiation ne soient mis sur la table", conclut le psychologue.
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