Voyage: une pause au soleil à Gran Canaria
C’est la haute saison aux îles Canaries. Au-delà de ses petits 20o C actuels, l’archipel regorge d’atouts. Tel Christophe Colomb en son temps, halte à Gran Canaria.
Publié le 29-12-2021 à 12h00
On dit que les îles Canaries ont la plus belle météo du monde: avec une moyenne de 28 C en août et 22 C en décembre, c’est difficile de trouver un meilleur argument. Et pourtant, non seulement il y fait beau mais, à 4 heures et demi de chez nous, les attraits ne manquent pas.
Parmi l’ensemble de ces terres émergeant de l’océan Atlantique au large du Maroc et de la Mauritanie, c’est à Gran Canaria que nous avons posé nos valises durant quelques jours.
"Notre richesse, ce sont les microclimats que l'île propose: le nord est plus vert quand le sud est plus aride, permettant une grande diversité dans la culture et donc, par ricochet, de manger local en grande partie: avocat, papaye… Boire local est aussi possible puisqu'avec notre terre volcanique, soit très minérale, nous pouvons réaliser du vin de Gran Canaria", sourit notre guide local francophone, Marc Llorens. Celui-ci propose des visites personnalisées selon les thématiques qui vous parlent: les produits locaux, la gastronomie, l'histoire et la culture… Un crochet par une plage, un arrêt dans un marché couvert magnifiquement coloré, une traversée de Cale Triana, la rue commerciale principale de l'île, sont des options.
Une halte vers l’Amérique
La capitale, Las Palmas, est aussi un incontournable creuset d'histoire. La place Sainte-Anne et sa cathédrale construite au début du XVIe siècle en pierre volcanique impressionnent. Mais un des attraits se situe à l'arrière de l'édifice religieux, sur la plaza del Pilar Nuevo où une très belle bâtisse se dresse (photo): la maison du gouverneur, mêlant influences arabes toutes proches et toujours les pierres volcaniques. Ce lieu est un pan de notre histoire puisque Christophe Colomb y a effectué trois arrêts sur les quatre pour se rendre en Amérique, en la symbolique année 1492, mais également en 1493 et en 1502. "Il a fait halte chez nous pour des réparations de voiles, mais aussi pour faire le plein d'eau et de nourriture. Lorsque l'Amérique a été découverte, les Canaries sont devenues importantes sur le parcours, les bateaux ont pu profiter du souffle des alizés", explique Marc Llorens.
Le bâtiment peut être visité. Il est possible d’obtenir, au rez-de-chaussée, des informations et d’apprécier certaines cartes sur cette épopée transatlantique, tandis que l’étage aborde plutôt l’évolution de Las Palmas.
Le clin d'œil au célèbre navigateur se prolonge dans la petite église à l'arrière. "Il venait y prier avant d'arriver dans l'inconnu, avant de découvrir un nouveau continent sans savoir qu'il l'avait fait. Celui qui en a le mérite, c'est Christophe Colomb, mais celui qui en a la médaille en ayant donné son nom à la terre nouvelle, c'est Amerigo Vespucci."
Vivre dehors de la montagne à la mer
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Le sportif le plus aguerri, le couple qui aime trinquer en terrasse ou la famille qui veut une offre diversifiée: chacun y trouvera son bonheur à l’année.
L’envie de partir nous titille tous, mais la crainte de la pandémie freine certaines ardeurs. Cela dit, on peut affirmer sans trop se tromper que se confiner plusieurs jours à Gran Canaria n’est pas à craindre.
Une pandémie qui en rappelle une autre
"Nous avons vraiment bien été préservés du Covid. La majorité des habitants ici est vaccinée et il n'y a pas vraiment eu de pic jusqu'à présent, la situation est toujours restée sous contrôle", explique Pablo Guillen Archambault, directeur commercial de la chaîne hôtelière THe. Une explication en est que le vilain virus n'aime pas une météo aussi idyllique que celle vécue sur l'archipel, mais elle est peut-être à coupler avec le souvenir d'une épidémie précédente dont le souvenir plane encore, et des précautions qui en découlent. "En 1850, une pandémie de choléra est arrivée via un bateau en provenance de Cuba. 15% de notre population en est morte. Personne ne l'a oublié."
Aussi étrange que cela puisse paraître, la période sombre que la planète traverse depuis près de deux ans a aussi permis à ce territoire espagnol de s'ouvrir un peu plus sur lui-même. C'est comme si le fait d'avoir confiné une population avait enfin suscité chez elle l'envie d'apprécier un contexte de vie dont elle n'avait presque plus conscience. "Les touristes belges qui viennent chez nous, avec 18o C en cette période, on les voit en t-shirt sur une terrasse alors que, pour nous, il fait froid. On passait beaucoup de temps à l'intérieur. Avec le Covid, on a tous pris le temps de redécouvrir nos propres terrasses tout au long de l'année", sourit Pablo Guillen Archambault.
Une île complète
Sur la deuxième île la plus peuplée et la troisième plus grande de l'archipel, la force de Gran Canaria est de passer du niveau de la mer à la montagne avec un pic à 1 950 m. "Il y a trois ambiances ici: Las Palmas pour faire du business, mais aussi pour l'ambiance citadine, le centre avec les paysages verdoyants, et le sud avec l'esprit vacances incluant cocktails et dunes de sable. Ici, on peut faire du golf, du vélo, du jogging, de la randonnée, de la voile… C'est une île complète."
Un point de chute qui, avec une offre aérienne dynamique et les ferrys, vous permet de relier les îles voisines de l’archipel pour prolonger votre séjour du côté de Lanzarote, Fuerteventura ou encore Tenerife.
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Mûrs au printemps lorsqu’ils sont de couleur rouge, les fruits se récoltent à la main. Après retrait de la pulpe séchée, puis torréfaction, 7 kg de baies donneront au final un seul kilo de grains permettant de faire couler votre breuvage du matin. La visite s’effectue sur un terrain à la culture quasiment confidentielle, mais qui s’avère être une approche ludique du produit pour touristes de tous âges.
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Lorsqu’on croit avoir tout vu de l’île, notre guide nous emmène au bout du bout d’une route. Halte à Las Salinas de Agaete. À l’extrémité d’une digue, on découvre une grande piscine naturelle à l’eau de mer qui borde l’océan. Elle a été creusée dans la lave. C’est un plaisir de barboter dans une eau translucide, calme et peu profonde, rendant l’espace accessible à toute la famille.
Un véritable havre de paix où la magie du lieu franchit un palier supplémentaire en soirée grâce à son positionnement favorable pour l’observation du coucher du soleil. Un spot de rendez-vous pour un moment de sérénité où plus personne ne bouge ni ne parle. Ces instants-là, ils se savourent seconde par seconde.