La France déroule le tapis blanc aux skieurs belges : "Ceux qui souhaitent vraiment skier doivent réserver très vite"
Sauf revirement dû à l’aggravation de la situation sanitaire, les Belges pourront bien aller skier en France cet hiver. Le ministre français du Tourisme le confirme.
Publié le 20-11-2021 à 06h00
Secrétaire d’État français chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne rassure les amoureux de poudreuse. Après une année d’abstinence, pas question cette année de fermer les pistes de ski et les remontées mécaniques en France comme ce fut le cas l’an dernier. Et, pour l’instant, le pass sanitaire n’est pas généralisé, mais cela pourrait encore évoluer en fonction de la reprise de l’épidémie...
Jean-Baptiste Lemoyne, à quelques jours de l’ouverture de la saison de ski, qu’en est-il de cet hiver 2021-2022?
Notre Premier ministre vient de confirmer que les stations seraient ouvertes et que l’accès aux remontées mécaniques se ferait sans pass sanitaire jusqu’à un taux d’incidence de 200. Pour le reste des activités, c’est le régime général, qui s’applique à l’ensemble du territoire français. Pour aller dans un restaurant, une boîte de nuit, etc. il faudra présenter son QR code. Ce qui est désormais une formalité en France et partout en Europe.
Pas de risque de voir les domaines fermés en dernière minute comme ce fut le cas l’an dernier?
Le risque est désormais écarté grâce à la vaccination et au pass sanitaire. Deux éléments qui n’étaient pas présents l’an dernier. Cette année, nous serons bien ouverts. C’est une certitude. Je pense que les Français, les Belges et les Européens ont des fourmis dans les jambes et veulent retrouver cette neige qui leur a tant manqué.
Les skieurs belges seront donc les bienvenus?
On va même leur dérouler le tapis rouge!
Peuvent-ils prendre le risque de réserver dès aujourd’hui?
Ceux qui souhaitent vraiment skier doivent réserver vraiment très vite. Les réservations sont en train de monter rapidement et nous avons déjà atteint le niveau de 2019 en termes de réservations. Les différents secteurs me l’ont tous confirmé cette semaine.
Hormis le pass sanitaire qui pourrait être l’invité de dernière minute, les skieurs peuvent-ils s’attendre à vivre une saison normale?
Tout le monde va en effet retrouver les joies de la glisse, que ce soit seul, en famille ou avec ses amis. Les écoles de ski seront également ouvertes normalement. Et il y aura aussi les joies de l’après-ski. La montagne, c’est aussi le petit vin chaud après l’effort, la raclette ou la fondue également, voire même un bon moment en boîte de nuit. Grâce au pass sanitaire, grâce à la vaccination, tout cela sera accessible cette année. Nous sommes confiants parce que nous sommes désormais armés pour faire face à ce virus.
Dans les habitudes des skieurs, note-t-on des évolutions?
Oui, évidemment, notamment parce que l’an dernier, les amoureux de la montagne en hiver ont redécouvert le ski de fond, la raquette, les balades avec chien de traîneaux. Il va sans doute rester quelque chose de tout ça. Le slow tourisme est une tendance qui va continuer de s’affirmer, malgré tout, il y a aussi cette envie de retrouver des sensations. De pouvoir dévaler une belle rouge ou se faire plaisir en famille sur une belle bleue.
En regardant dans le rétro, une année plus tard, parce que le ski est un sport d’extérieur, fermer les remontées mécaniques n’était-il pas une mesure excessive?
Non, il n’y a pas de regret à avoir. Il y a un an, nous étions face à une nouvelle vague. Le problème n’était pas tant le ski en extérieur, mais plutôt l’après-ski. On sait tous ce que cela veut dire. On se retrouve en nombre dans des petites surfaces. On voulait éviter des concentrations de personnes venant d’un peu partout en France. Ce qui aurait pu accélérer la propagation de ce virus.
On est quand même, à nouveau, en pleine reprise épidémique cette année encore, cela ne vous inquiète pas?
Cela nous incite à rester évidemment prudent et vigilant. C’est pourquoi nous insistons auprès des seniors pour qu’ils fassent le rappel de leur vaccin, pour s’assurer d’avoir le maximum d’immunité pour les plus de 65 ans et également ne pas relâcher nos efforts en termes de gestes barrières.
Comment se porte le secteur?
L’an dernier a été un coup dur pour la montagne, mais un coup dur que nous avons cherché à atténuer avec des mesures de soutien économiques massives. La France a mis sur la table plus de 6 milliards d’euros en soutien pour les acteurs de la montagne. Grâce à ces mesures, le secteur est toujours en vie et aspire à rebondir désormais.
Malgré tout, le secteur éprouve des difficultés pour recruter des saisonniers cette année?
C’est vrai, mais ce n’est pas un problème français, c’est un problème qui est mondial dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration. Il existe des tensions sur le recrutement parce que certains, après un tel choc, ont préféré partir dans d’autres domaines. Nous tentons de faire en sorte que l’offre et la demande se rencontrent mieux. Ces métiers sont des métiers de passion; exigeants, mais des métiers où vous faites plaisir aux autres et où vous pouvez devenir votre propre patron quelques années plus tard. Ce sont des métiers qui sont de véritables ascenseurs sociaux.