Que disent les plantes de nos sols?
Une plante couvrant un terrain à un moment donné peut en dire long sur la nature du sol. À observer, pour mieux le comprendre.
Publié le 04-07-2021 à 09h00
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Lorsqu'elle est se présente naturellement en grande quantité, proportionnellement aux autres plantes d'une parcelle, une espèce de plante peut livrer un message à celui qui observe le terrain. Quelle est la nature de ce dernier? Est-il carencé? Connaît-il un déséquilibre ou non? Dans son jardin de Marche-les-Dames, le jardinier bénévole de Nature & Progrès, Georges Kaisin, adapte son travail au potager en fonction de ces plantes dites bio-indicatrices. «Ces plantes révèlent si la terre est trop azotée ou trop acide, explique-t-il. Si je remarque du mouron blanc, je sais qu'il y a une saturation en azote.» Même constat dans les zones d'ortie. «Si le terrain doit retrouver une neutralité, cette zone peut être équilibrée par des plantes gourmandes en azote.» Comme des légumes racines et des choux.
Mettre à profit
La présence de renoncules en masse est signe d'un sol acide. «Il ne faut pas forcément vouloir changer la nature du sol. Dans ce cas, je sais que le terrain acide est idéal pour la culture de fraises et je le mets à profit. A contrario, des feuilles de fraisier qui deviennent rouges sont le signe d'une terre trop azotée, qui contient trop de compost ou de fumier, ce qui fragilise cette plante.»
Si le terrain d'un potager est trop acide et doit retrouver une neutralité, pour une autre culture, «disperser de la chaux, avec parcimonie, ou des algues marines en poudre.»
Parmi les plantes bio-indicatrice les plus répandues, citons le liseron des champs, qui s’installe dans un sol compacté très riche en azote, le coquelicot qui aime un sol à tendance calcaire, le chardon des champs qui se plaît dans un sol compacté calcaire, avec un excès de matière organique, de fumier non décomposé et d’engrais azoté ou encore la pâquerette, dans un sol lourd, à la fois argileux et acide.
Précaution
En dehors du potager ou du verger, «ces plantes bio-indicatrices, bien qu'elles soient souvent des adventices, peuvent être tolérées sur le terrain dans la plupart des cas. Elles font partie de la biodiversité», conclut le jardinier. Car, avant d'agir, «il faut chercher à comprendre, être observateur avant d'être acteur».
La nature tend toujours vers un rééquilibrage et une plante bio-indicatrice qui se plaît à germer à un endroit précis est une réponse de la nature pour ramener le milieu vers son équilibre.

Hydromorphe
Le sol hydromorphe est un sol saturé en eau, en quasi-permanence. Dans ce type de terrain, l’eau empêche l’oxygène de circuler. L’activité bactérienne est donc en aérobie et peut diminuer jusqu’à disparaître. Une plante bio-indicatrice de ce sol est la renoncule rampante, le populaire bouton d’or.

Asphyxié
L’excès de matière organique animale (par l’amendement de fumier ou la présence d’animaux), associé à trop d’eau, provoque une pollution aux nitrates et une asphyxie du sol. Une plante bio-indicatrice est le rumex à feuilles obtuses. Il décompacte le sol avec sa longue et forte racine. Autre option d’aération: la grelinette.

Pauvre
Une terre pauvre en argile et en matière organique peut se caractériser par la spergule des champs. Elle renseigne d’un risque d’érosion du terrain par manque de couverture d’un sol fragile et facilement lessivable. Sa présence s’atténuera par la plantation d’arbustes.
