Bikepacking, à nous les grands espaces à vélo
À mi-chemin entre la randonnée sac au dos et les vacances sur un deux-roues non motorisé, cette façon de voyager permet de retrouver aventure, liberté et esprit de découverte.
Publié le 24-04-2021 à 17h00
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Vous prenez un vélo costaud, genre VTT ou Gravel. Un vélo taillé pour aller sur quasi tous les types de chemins ou de routes. Puis vous le «customisez» avec quelques sacoches légères, mais solides, s’intégrant bien à votre engin. Ces sacoches, souvent placées devant le guidon, dans le cadre ou à l’arrière de la selle, vous permettront de transporter le minimum de voyage, comme une tente, un sac de couchage, un petit réchaud, quelques vêtements, un nécessaire de toilette…
Une fois cela fait, il n’y a plus qu’à tracer votre itinéraire. Vous voici bikepacker. Cette façon de voyager, venue des États-Unis, fait de plus en plus d’adeptes partout dans le monde. Alice, tournaisienne d’origine, 37 ans, et Olivier, de Louvain, 39 ans, font partie du lot depuis un peu plus de deux ans. Au Nouvel An 2020, ils sont ainsi partis en couple dans l’Atlas marocain. Une dizaine de journées à pédaler, s’émerveiller, rencontrer les populations. Près de 800 km à associer un souvenir ou une odeur à chaque moment vécu.
«Nous avions un ami qui avait tout plaqué pour faire un long voyage en bikepacking entre la Turquie et la baie de Hong Kong, expliquent-ils. Soit 18 000 km seul. Impressionnant. En évoquant son aventure, nous avons eu l'idée de faire ce voyage marocain. On s'est finalement retrouvé à trois couples pour vivre cette aventure. Ce fut vraiment très beau.»
Plus proche des gens
Ce ne fut pas tous les jours facile. Alice avait 15 kg de bagages, Olivier 25 pour cette première expérience. Mais ils ont de suite perçu les points positifs de cette façon de voyager. « C'est un peu comme pour l'itinérance en trekking, estime Alice. On a la sensation de se déconnecter très rapidement. On se pose où on veut, quand on veut. En outre, on est bien plus proche des gens, on voit bien plus de choses, que lors d'un voyage en voiture ou en car. Nous, dans l'Atlas, avons rarement dû installer notre tente. En montagne, dans les zones tribales, les habitants nous hébergeaient très souvent chez eux. Ils avaient été prévenus de notre passage. Ils ne voyaient quasi jamais des touristes comme nous, d'où sans doute leur curiosité. C'était intense.»
Forts de ce qu'ils ont vécu et apprécié, Alice et Olivier vont multiplier ce genre de voyage. Lui a déjà prévu un Bruxelles-Milan en solo. Et, surtout, ils planchent sur des voyages à trois avec leur bébé. Une poussette-remorque spéciale a été achetée, pour être tirée par un vélo. Celle-ci a déjà été testée et validée en forêt de Soignes. «Ce voyage en bikepacking a mis en route des envies d'ailleurs insoupçonnées», concluent-ils.
Voyage clé en main

Entre le prix d’achat d’un vélo et celui des sacoches (lire ci-dessous), il faut être sûr de son coup au moment d’envisager le bikepacking. L’ASBL Bike-Packer tombe sans doute à pic dans ce contexte. Lancée l’an dernier, elle propose à la location une petite flottille de vélos équipés (VTT ou Gravel), ainsi que des itinéraires clé en main en Belgique.
«Voici deux ans, avec mon compagnon, nous avions fait Bruxelles-Chamonix en bikepacking, se souvient Olivia de Brey, une des trois administrateurs. Près de 1 000 km en dix jours. Et l'an dernier, cette fois en solitaire, j'ai été en Bretagne. Pas besoin de vous dire que j'adore ce concept. L'idée nous est alors venue de lancer Bike-packer durant le premier confinement. On s'était rendu compte que plein d'amis autour de nous n'avaient pas le matériel nécessaire. Et n'avaient pas non plus d'idées de parcours.»
Une levée de fonds participative a permis de réunir près de 12 000 euros alors que l’objectif initial avait été fixé à 7 000.
«Pour le moment, nous avons 16 vélos mis en location, précise notre interlocutrice. Uniquement à Bruxelles, mais nous espérons déployer assez rapidement des antennes ailleurs en Belgique. Les gens viennent chercher les vélos et les sacoches adaptées. Ils reçoivent une trace que nous avons testée au préalable. Nous leur indiquons également dans un road-book des endroits pour dormir ou se restaurer.»

Prix
La gamme des VTT et des vélos Gravel est étendue. Avec un minimum de 1 200 à 1 500 euros, vous pouvez déjà avoir un matériel correct. Pour un ensemble de trois sacoches, comptez près de 500 euros en haut de gamme, résistant à toutes les sollicitations. Pour une location, les tarifs www.bike-packer.be renseignent 80 euros pour un vélo avec sacoches durant deux jours et 200 euros pour 10 jours.

Destinations
En Belgique, beaucoup d’endroits peuvent être parcourus en bikepacking. L’occasion sera belle pour découvrir des choses étonnantes. Il y a des endroits auxquels on ne pense pas toujours. Le Limbourg, par exemple, offre des pistes cyclables assez uniques, comme celle située dans la forêt de Bosland, qui permet de pédaler entre les arbres jusqu’à 10 m de hauteur. Le must? L’Ardenne et les Fagnes, bien sûr.
