Elton John se dévoile comme jamais, avec humour et recul
L’autobiographie d’Elton John est sortie le mois dernier en français. Il s’y livre sans tabou: sexe, drogue et rock’n’roll. Et c’est souvent drôle.
Publié le 22-11-2019 à 18h00
Depuis la sortie de l’excellent film Rocketman en mai dernier, on sait que la vie d’Elton John n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Dans son autobiographie Moi Elton John sortie en français chez Albin Michel et que l’on vous recommande tellement c’est drôle, cash, parfois trash, on retrouve de nombreuses histoires qui font la trame du film, mais aussi des choses qui y sont moins évoquées. On vous en a sélectionné cinq.
1.Encyclopédie musicale ambulante
Quand il était gamin, Elton John collectionnait les disques. Mais il ne se contentait pas de les écouter. Il notait aussi dans un cahier tous les titres des chansons, l’auteur, le compositeur, l’éditeur, le producteur… Au point d’en connaître parfois beaucoup plus que certains pros.
2.Pucelage
Elton John révèle qu'il ne s'est intéressé à la sexualité que très tard. «Je suis sans doute le seul musicien britannique des années soixante à avoir travaillé dans la Reeperbahn (NDLR: rue chaude de Hambourg) et à en être revenu avec sa sexualité intacte», écrit-il avec humour. Il s'est bien rattrapé depuis. Mais il l'affirme aussi: «C'est sans doute mon manque d'intérêt pour l'acte lui-même qui m'a permis d'échapper au sida.»
3.Son amitié avec Rod Stewart
Le chanteur anglais Rod Stewart est un peu – malgré lui – le fil rouge du livre. On le retrouve cité dans plusieurs chapitres. Les deux compères se sont donné des surnoms de drag-queen dans les années 70: Sharon pour Elton et Phylis pour Rod. Plus tard, Freddie Mercury recevra le nom de Melina. Rod et Elton n'arrêteront pas de se faire des blagues, dont Elton John raconte le point culminant: «Rod jouait à Earl's Court. Ils avaient fait flotter un immense ballon avec son visage. […] J'ai appelé mon agence et ils ont engagé un tireur pour l'abattre.» L'année suivante, à Paris, une banderole avec le nom d'Elton a disparu une heure après sa pose. Inutile de vous dire qui était le coupable…
4.Collectionnite aiguë
On ne le voit pas trop dans le film, mais Elton John souffre de collectionnite aiguë. Et quand on a les moyens, cela prend des proportions effrayantes. Cela va des affiches Art déco et Art nouveau à des toiles de peintres surréalistes, en passant par des lampes Tiffany, des meubles Bugatti et même – sous l’emprise de la cocaïne – un véritable tramway, acheté à Melbourne et qui lui sera livré grâce à deux hélicoptères!
5.«Leather Jackets», son album détesté
Elton John a assez de recul et d'humour pour s'auto-critiquer. S'il y a un album qu'il déteste dans sa discographie, c'est Leather Jackets, sorti en 1986. «J'y ai casé tout ce qui me tombait sous la main», écrit-il. Des nouveautés mais aussi des fonds de tiroir qu'il jugeait médiocres, «mais qui après deux ou trois rails de cocaïne, m'apparaissaient soudain comme autant de chef-d'œuvre.»
Elton John, «Moi Elton John», Albin Michel, 427 p.