Tourisme et emploi : la tactique du TEQ

Un plan TEQ, pour «Tourisme, Emploiet Qualité» : le MR pose ses jalons. Comment soutenir durablement le tourisme en Wallonie?

Pascale serret
Tourisme et emploi : la tactique du TEQ
pairi daiza 2013 ©ÉdA – 202002039631

«Je pense à Bruno Belvaux, le directeur de Chevetogne, à la success story de Pairi Daiza, avec Éric Domb… Dans le secteur du tourisme, qu'il soit géré par le public ou par le privé, on a la chance de bénéficier d'expertise, de passion et de travail. Chaque histoire peut être inspirante», commente Willy Borsus.

Le chef de groupe du MR au Parlement wallon (opposition) n'est pas le premier à le dire: le tourisme est un secteur économique à part entière. On estime qu'il représente environ 60 000 équivalents temps plein (5% du PIB). «Ça vaut la peine de redonner un signe aux opérateurs», dit-il.

Willy Borsus présente donc un plan en 25 points. Le Plan TEQ, pour Tourisme, Emploi et Qualité. «Pour le secteur, pour les acteurs de l'hébergement, des attractions et de l'horeca, c'est important de remettre l'ouvrage sur le métier», soutient-il.

1. T comme tourisme Une exigence avant toute chose: connaître réellement le secteur. «Et pour coller à la réalité en matière touristique, il faut des statistiques fiables et récentes. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui», commente Willy Borsus. Parmi le premier lot de propositions, le chef de groupe MR suggère de réserver la compétence tourisme au ministre chargé de l'économie. «Ce serait emblématique pour le secteur.» Il considère aussi qu'il faut harmoniser les taxes de séjour («qui vont de rien du tout à… certains excès») et la classification dans l'hôtellerie, histoire que le touriste bénéficie de références communes dans les trois Régions du pays. «Qu'un "2 étoiles" à Bruges offre les mêmes conditions qu'un "2 étoiles" à Durbuy, par exemple…» Le député verrait bien aussi quelques réformes sur le plan urbanistique (lire ci-dessous). Et, réflexe MR, une rationalisation du «trop lourd» panel d'organismes en charge du tourisme. « À cet égard, on pourrait aussi veiller à ce que chaque commune soit reprise dans une Maison du Tourisme. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.»

2. E comme emploi Difficile de se passer de travailleurs saisonniers dans le tourisme. «On a besoin d'un vrai statut, qui permette une plus grande flexibilité positive du personnel», expose Willy Borsus. Il prône aussi la possibilité, pour les plus petites entités, de partager du personnel au travers de groupements d'employeurs. «Un petit opérateur ne peut pas se permettre d'embaucher quelqu'un pour l'entretien, par exemple. Mais si cette personne peut aussi être employée par d'autres, on crée un emploi. Et ça permet de développer une activité», explique le député réformateur. Par ailleurs, un autre créneau lui tient à cœur: le tourisme d'affaires. «C'est très porteur. Les leviers de financement wallon pourraient s'impliquer». Il verrait bien se mettre en place une Sicafi tourisme d'affaires et tourisme patrimonial. Et pourquoi pas établir une certaine équité fiscale entre hébergements touristiques? «Je pense à l'horeca, notamment, et aux tables d'hôte qui servent à manger. Les acteurs ne sont pas soumis aux mêmes obligations.»

3. Q comme qualité «Le concept des villes et villages fleuris s'est fané dans le désert budgétaire. J'en ai eu confirmation», soupire-t-il. Mais on pourrait au moins tenter de ne pas louper les applications associées aux nouvelles technologies, déjà abondamment sollicitées par des touristes qui ne se séparent pas de leur tablette ou de leur smartphone, « qu'on le veuille ou non ». Réseau de Wi-Fi gratuit à élargir, sites internet plus performants,etc. «Un minimum à travailler en profondeur. »

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