Habitat Groupé: Les Zurbains emménagent bientôt
C’est le plus important projet d’habitat groupé de Wallonie. Les Zurbains à Liège sera habité d’ici peu par 26 couples, familles, jeunes, seniors.
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- Publié le 20-02-2013 à 09h51
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Christian, Murielle, Claudine, Philippe, Danièle, Alice, Marie et leurs vingt comparses sont impatients de rejoindre leur nid douillet. Et quel nid! Les Zurbains à Liège est le plus important projet d’habitat groupé en Wallonie. Il prend vie dans le quartier Saint-Léonard à Liège, entre Coteaux et Meuse, sur la dernière grande zone à bâtir des environs, une ancienne friche.
Les 8 500m2 de terrain font désormais place à 28 logements durables, pensés collectivement par les septante futurs riverains, (propriétaires et locataires). Le gros œuvre est terminé. Désormais, ce sont les corps de métier qui se succèdent à l'intérieur. D'ici quelques mois, les premiers «Zurbains» pourront emménager. «On voit le bout du tunnel et une certaine impatience nous gagne», explique Christian Delcourt, l'un des futurs habitants.
Car ça n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Il aura fallu sept ans aux 26 copropriétaires pour concrétiser le projet. Au départ, tout le monde était d’accord sur le principe: acheter un terrain ensemble pour y habiter «autrement». Encore fallait-il mettre tout ça en musique…
Coopérative
Les acteurs du projet ont opté pour la forme juridique d'une coopérative. «Il a fallu se structurer, trouver une méthodologie, un rythme. On a tâtonné. C'est un projet extrêmement complexe ». lls ont aussi créé une ASBL, «Les Zurbains», se sont réunis en séance plénière deux fois par mois, ont mis en place des groupes de travail. «En 2005, on achetait le terrain. En 2006, on passait les actes. En 2008, on obtenait le permis d'urbanisme. En 2010, on lançait les travaux. Parfois, on a cru qu'on n'y arriverait jamais, confie Christian. Mais on espère que notre expérience servira à d'autres.»
Le cœur du projet: un système participatif, où chacun peut s'exprimer, réfléchir, proposer. L'aménagement du jardin, la gestion des énergies et des eaux, les rapports avec le quartier ont été longuement débattus, à la recherche d'un consensus. «Cela implique une certaine lenteur, lourdeur, mais c'est très riche humainement. Nous avons tous appris à mieux nous connaître, à argumenter, concéder, écouter, nous remettre en question.» Si, à l'intérieur du bâtiment, chacun a pu donner ses desiderata, pour l'enveloppe extérieure, c'est l'architecte Jean-Marc Schepers, lui aussi futur habitant, qui a suggéré. «Pour assurer une cohérence urbanistique», précise Christian Delcourt. Résultat: un mélange harmonieux de briques, de bois et de pigmento (quartz-zinc), flanqué d'imposantes baies vitrées. Une importante préoccupation a aussi été donnée au développement durable: ossature bois, chauffage collectif à pellets, citernes d'eau de pluie… L'aspect humain a rassemblé ces septante Liégeois. Mais le volet financier n'est pas à négliger non plus. Car en bâtissant collectivement, ils ont pu jouir d'économie d'échelle. «Ce n'était pas le moteur premier du projet, mais c'était un plus. Sans ce projet, beaucoup n'auraient pas pu devenir propriétaires.»