Vous avez des vertiges ? C’est de saison
Des vertiges provoqués par un virus ? C’est bien plus fréquent qu’on ne le croit mais surtout saisonnier. Explications.
- Publié le 21-10-2011 à 07h00
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Il y a quelques jours, Carolines'est réveillée subitement, prise de nausées. Quand elle s'est levée pour se rendre aux toilettes, elle a senti que tout tournait. « J'étais comme saoule. Je ne tenais pas bien sur mes jambes, je ne marchais pas droit et j'avais l'impression que tout bougeait autour de moi. Je suis restée assise pendant une bonne heure et les symptômes ont quasi disparu. Je suis ensuite partie travailler et ça m'a repris quelques heures plus tard. Ça a finalement duré trois jours de façon assez intense et ça a encore pris deux ou trois jours, et une séance de kiné vestibulaire (lire plus bas) avant que ces vertiges aient complètement disparu. »
Quelques jours avant, c’était un de ses collègues qui avait souffert du même mal. Ainsi que le fils d’une autre collègue. Alors, contagieux, les vertiges ?
Il existe en fait deux grands types de vertiges: les « pseudo – (ou faux) vertiges » et les « vrais vertiges ». Si les premiers découlent généralement d’une baisse passagère de la pression artérielle au niveau du cerveau et se traduisent par un malaise bref, avec un voile noir devant les yeux, parfois suivi d’une perte de connaissance, les « vrais vertiges » résultent d’un dérèglement de la fonction de l’équilibre. Dans ce cas, la personne a l’impression de sortir d’un manège: tête qui tourne, difficulté à se déplacer en ligne droite, nausées… L’examen pratiqué pendant la crise révèle aussi souvent des secousses horizontales du regard, appelées nystagmus.
Souvent dûs à un virus
Parmi les « vrais vertiges », il faut encore faire une distinction entre eux. Le plus courant est le vertige paroxystique bénin (VPPB). « Ce sont des vertiges brefs mais très intenses, qui surviennent quand on se retourne dans son lit ou qu'on tourne vivement la tête, explique Valérie Wiener, ORL spécialiste des vertiges. Ce sont en fait des cristaux de l'oreille interne qui se décollent et se mettent où ils ne doivent pas. Ça peut survenir suite à un coup ou un choc sur la tête ou, on le pense de plus en plus, être causé par un virus, étant donné qu'on remarque que ces vertiges sont saisonniers. Aujourd'hui, par exemple, j'ai reçu trois patients qui en souffrent ! »
Moins fréquentes: la névrite vestibulaire et la labyrinthite. « La névrite, c'est une attaque du nerf vestibulaire qui provoque un vertige rotatoire: le système immunitaire, quelques jours après avoir combattu une autre infection ORL, comme un rhume ou une bronchite, ou une infection urinaire, attaque l'oreille interne, la prenant pour le virus. Les vertiges sont plus forts que les vertiges paroxystiques et il faut compter une semaine pour se promener dignement chez soi et un mois avant de reprendre le volant. »
La labyrinthite, elle, est en fait « une otite qui dégénère ». Les symptômes sont les mêmes que dans le cas de la névrite mais s'accompagnent de douleurs dans l'oreille et de perte auditive, qui peut être définitive.
Une fois le diagnostic posé par un ORL spécialisé, le traitement de ces vertiges sera la kiné vestibulaire qui consiste, à l'aide de manœuvres spécifiques à chaque maladie, à « remettre tout en place. Dans le cas de vertiges paroxystiques, une séance suffit généralement. Pour les deux autres pathologies, en plus de médicaments, la kiné vestibulaire aide à la récupération de l'équilibre: ce ne sont pas lesmêmes manipulations et ça prend plus de temps pour se remettre. »
Rien à voir avec Ménière
Souvent, et par ignorance, on associe un peu vite ces vertiges à la maladie de Ménière. « La maladie de Ménière, c'est une hypertension dans l'oreille et les crises sont à répétition. L'oreille se bouche, ça bourdonne pendant quelque temps puis on entend de nouveau bien même si on perd à chaque fois un peu d'audition et qu'à la longue, on devient sourd. La maladie de Ménière se caractérise par la triade classique: acouphènes, vertiges, surdité. Le syndrome de Ménière, par contre, c'est une expression utilisée… quand on ne sait pas de quel mal il s'agit. »
Il y a alors de fortes chances qu’il s’agisse simplement d’un des vertiges évoqués plus haut. Entendu ?¦