Klaas Lodewyck réagit à la défaillance d’Evenepoel à la Vuelta : “Remco a vécu un jour sans”
Le champion de Belgique a perdu 27 minutes ce vendredi lors de l’étape-reine. Selon Klaas Lodewyck, il s’agit d’un jour sans au plus mauvais moment.
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- Publié le 08-09-2023 à 20h12
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”Je dois croire en moi. Seules les jambes parleront.” Remco Evenepoel avait planté le décor avant le passage de la Vuelta en France. Il s’en souviendra longtemps, mais pas comme il l’avait imaginé.
Décroché du groupe des favoris dès les premiers mètres du col de l’Aubisque, la deuxième des quatre difficultés du jour, il n’est jamais parvenu à se refaire la cerise. Alors que les Jumbo-Visma faisaient leur habituel travail de sape en tête de la course, il a vécu une journée en totale perdition, suscitant l’incompréhension parmi ses équipiers qui l’ont accompagné dans sa détresse.
Vuelta 2023 : Cian Uijtdebroeks termine 5e au Tourmalet : “Fantastique d’avoir pu suivre les meilleurs”À La Mongie, où était installé le centre de presse, c’était la stupéfaction. Il faut dire que, depuis le début de sa carrière, Evenepoel n’avait jamais vécu une journée aussi pénible sur le vélo. Au sommet de l’Aubisque, il comptait déjà 1:15 de retard sur le groupe des hommes forts et, sur le toit du col de Spandelles, l’écart avait grimpé à près de six minutes.

Déjà lâché à 90 bornes de la ligne, il aura finalement concédé 27:05 à l’arrivée ! Le voilà 19e du classement général (à 27:50 de Sepp Kuss) et troisième Belge derrière l’épatant Cian Uijtdebroeks (9e) et Steff Cras (11e).
"Il s’est battu mais quand ça ne va pas, ça ne va pas."
À peine avait-il fini son calvaire qu’il a été réconforté par ses équipiers. “Avoir un jour sans dans une étape pareille ne pardonne pas, a rappelé Pieter Serry. Il s’est battu mais quand ça ne va pas, ça ne va pas. Remco nous a dit qu’il était désolé.”
Très déçu après une telle défaillance, le vainqueur de l’édition 2022 n’a pas souhaité s’exprimer devant les médias. Une fois changé, il a rejoint le bus de son équipe seul, le visage fermé. “Que voulez-vous qu’il vous dise ? Ce n’est pas une honte, ça peut arriver, continue Serry. Il a donné tout ce qu’il pouvait mais il n’y avait rien à faire.”
"Je suis vidé, je n’ai pas de force dans les jambes."
Il avait juste concédé quelques mots à Philippe Gilbert, désormais consultant pour Eurosport. “Je suis vidé. Je n’ai aucune force dans les jambes.”
Que s’est-il passé pour qu’Evenepoel, qui blaguait encore au départ, vive un tel calvaire durant toute l’étape ? Le champion de Belgique est-il malade ? Le matin, il n’a montré aucun signe allant dans ce sens. A-t-il simplement connu un jour sans, même si l’écart avec les premiers est abyssal ? C’est ce qu’assure Klaas Lodewyck. “C’est dommage mais ce sont des choses qui peuvent arriver dans la carrière d’un coureur, dit le directeur sportif de l’équipe belge. Il n’y a pas grand-chose d’autre à ajouter. Remco n’était pas malade ou blessé. Il a simplement connu un jour sans.”
Gagner l’une ou l’autre étape
S’il ne décide pas de jeter l’éponge ce samedi – et il n’a pas de raison de le faire, puisqu’il n’est pas malade –, il reverra ses objectifs. Contraint et forcé. “Nous allons essayer de tourner le bouton au plus vite et tenter de gagner l’une ou l’autre étape”, poursuit Serry, tel un porte-parole.
Bien sûr, les questions sur sa capacité à rivaliser avec les meilleurs en montagne l’an prochain au Tour de France n’ont évidemment pas trouvé de réponse positive. Loin de là ! Une étape qui propose l’ascension des cols de l’Aubisque, de Spandelles et du Tourmalet a tout du menu que l’on trouve à la Grande Boucle. Et, en principe, ces longues montées roulantes, devraient convenir à Evenepoel. “Ce n’est pas parce que cela n’a pas été aujourd’hui que ça ne nous sourira pas à l’avenir”, rétorque Serry. “Pour ceux qui avaient tendance à l’oublier avec tous les exploits qu’il a déjà signés, Remco est un être humain, lui aussi”, ajoute Lodewyck.
Le champion qu’il est aura sans doute à cœur de réussir un grand numéro au cours des huit jours de course qu’il reste. Il voudra probablement aussi aller au bout de cette Vuelta, pour avoir une deuxième course de trois semaines dans les jambes avant de découvrir la Grande Boucle l’été prochain.