Manque de sanitaires publics à Mons : la ville pourrait réfléchir à un “plan toilettes”
La problématique est régulièrement soulevée par la population et les touristes.
- Publié le 05-06-2023 à 09h04
- Mis à jour le 05-06-2023 à 10h10
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Le sujet a été abordé plus d’une fois au conseil communal de Mons, notamment. Preuve qu’il requiert de l’intérêt et suscite la discussion. Les toilettes publiques manquent dans la Cité du Doudou. Et si des vespasiennes de type parisien ont récemment été installées à la rue Samson, entre le square Saint-Germain et le piétonnier, elles restent insuffisantes pour répondre à la demande, notamment des femmes et personnes à mobilité réduite.
La ville avait annoncé, en janvier dernier, sa volonté de poursuivre sur sa lancée en installant, à terme, des sanitaires dans le bas de la ville et au niveau du marché aux herbes, deux périmètres particulièrement fréquentés. Mais à ce stade, aucune date n’est avancée. “Le temps passe et nous ne constatons aucun changement majeur quant à la disponibilité de toilettes dans notre ville”, a ainsi regretté Lucie Giunta, conseillère communale.
Et l'égalité des genres ?
”À Bruxelles, un plan toilettes a vu le jour et prévoit l’ouverture de deux nouvelles toilettes publiques chaque année, ainsi qu’une prime pour les commerçants qui s’associent au projet pour proposer gratuitement leurs toilettes. Cette mesure est d’actualité puisqu’avec le retour du beau temps, les parcs, espaces verts et espace de loisirs de la ville sont davantage fréquentés. L’absence de toilettes publiques en ces endroits peut cependant être un frein.”
La conseillère regrette en effet qu’il faille encore quitter les lieux et éventuellement fréquenter un café ou un restaurant pour assouvir un besoin primaire. “Lorsque cela n’est pas possible, les gens n’ont d’autres choix que d’utiliser les espaces verts, marquant une fois de plus l’inégalité entre hommes et femmes ; l’égalité de genre dans l’espace public passe aussi par l’attention à la présence de toilettes.”
Faute d’infrastructures adaptées, la conseillère a également suggéré que des toilettes temporaires soient mises à disposition. “Dans certaines communes, des moyens sont dévolus pour équiper les parcs durant la période estivale, sans que cela ne soit pérennisé.” La question aura eu le mérite de pousser à la réflexion. Charlotte De Jaer (Ecolo), échevine de la propreté publique, a en effet confirmé que des solutions seraient envisagées.
”C’est une thématique importante, nous en sommes conscients. Le problème est régulièrement soulevé par les Montois et Montoises. L’ouverture de toilettes au niveau du square Saint-Germain est une belle avancée mais cela ne suffit pas. Nous prévoyons un horaire d’ouverture plus large des toilettes de l’hôtel de ville ; du personnel y sera affecté afin d’éviter les cas de vandalisme, malheureusement trop nombreux.”
Réflexion en cours
D’ici la fin de l’année, un bloc sanitaire accessible aux PMR devrait être installé au niveau de la place Nervienne. “Nous regardons également à la meilleure façon de couvrir la zone du marché aux herbes, qui ne disposent que d’urinoirs, ce qui pose effectivement problème en termes d’égalité des genres. Pour le reste, des toilettes sont accessibles au niveau du jardin du Mayeur, du musée du Doudou ou du beffroi.”
Dans les parcs en revanche, peu de solutions sont proposées. “Une fois les travaux terminés, les toilettes du Waux-Hall seront accessibles. En attendant, nous avons questionné les services afin d’évaluer la pertinence de recourir à des installations provisoires mais c’est beaucoup de contraintes pour une offre de faible qualité. Elles devraient être nettoyées chaque jour et du personnel devrait être dédié à la tâche. Par ailleurs, nos sanitaires mobiles – en nombre limité – seront fortement utilisés cet été, lors d’événements ponctuels et de festivals organisés dans nos villages.”
Bref, à ce stade, aucune “solution miracle” ne se dégage. “On va se pencher sur le plan toilette mis en œuvre à Bruxelles et voir si l’on peut s’en inspirer. En attendant, on encourage les cafetiers à ne pas faire payer l’utilisation des toilettes et remercions ceux qui respectent ce besoin élémentaire, c’est-à-dire une très grande majorité d’entre eux.”
L’échevine précise encore que les toilettes accessibles pourraient être mieux référencées et indiquées, notamment à l’égard des touristes, et que d’éventuelles demandes d’aménagement en dehors du centre-ville – par exemple dans les parcs – pourraient être analysées.