Au cœur du quartier général de la police, un soir de Doudou…

Nous sommes allés à la rencontre de celles et ceux qui gardent un œil sur vous lors de la Ducasse. Souriez, vous êtes filmés !

La police de Mons, un soir de ducasse
La police de Mons, un soir de ducasse ©AVPRESS

Vendredi soir, troisième jour de ducasse. Il est 19 heures et il fait étrangement calme au deuxième étage du commissariat de police, situé le long du Boulevard Sainctelette. Les couleurs vives sur les murs incitent à la bonne humeur. On entend des policiers plaisanter, d’autres pester sur un réseau de communication qui fait des siennes. Le problème est rapidement résolu. On dirait presque un début de soirée normal.

Et pourtant, ce n’est pas une soirée normale. Dans quelques heures, le concert de la Ducasse débutera, avec en tête d’affiche Kendji Girac, un artiste qui attire la foule. C’est le rush vers le centre-ville. Les plus pressés garent leur voiture à la napolitaine, coincée entre deux voitures, ou sur les trottoirs. Les places sont rares sur les boulevards périphériques. “Ce soir, ce sont plus de 100.000 personnes qui sont attendues dans l’hypercentre, dont 60 à 70.000 sur la place pour le concert”, nous confie le commissaire Lionel Deleu.

PC Gold

L’ancien patron de la police fédérale de la route nous emmène au PC Gold. Dans cette salle, se trouvent cinq hommes et une femme. L’un d’eux porte l’Hexagone et les insignes de la République française sur son polo, il s’agit du commissaire Carion, commissaire en chef à la police de Maubeuge.

Le policier français n’est pas en terrain inconnu. Il est déjà venu fêter la Ducasse de Mons. “C’était il y a trente ans, et cela a bien changé. À l’époque, cela ne durait qu’un jour et il y avait moins de monde”, dit-il. Le policier observe cet évènement XXL. Pour lui, c’est très intéressant de découvrir le Doudou sous un regard professionnel.

”Nous collaborons avec la police et la gendarmerie française, dans le cadre de patrouille mixte, une conséquence des accords de Tournai, signés entre la Belgique et la France. C’est très intéressant de les avoir avec nous, car une partie du public vient de France”, poursuit explique le commissaire Deleu. Les policiers français étaient déjà venus épauler leurs collègues belges au Carnaval de Binche.

Près de 200 policiers sur le terrain

Pour encadrer une festivité de cette ampleur, il faut des hommes et des femmes sur le terrain et dans les bureaux. Vendredi, entre 150 et 200 policiers quadrillent le terrain, sous les yeux d’une trentaine de caméras qui se trouvent dans le centre-ville. Il y en a sept supplémentaires à l’occasion du Doudou.

Le commissaire Deleu détaille ce déploiement : “Ce soir, nous avons neuf sections de neuf hommes sur le terrain, la cavalerie de la police fédérale, des renforts de la police fédérale de Namur et du Brabant wallon, des zones des Hauts Pays, de La Louvière et de Mouscron notamment”.

Les polices de La Louvière et de Mouscron ont une certaine maîtrise dans la gestion des foules, les deux villes ont eu jadis des clubs de foot en première division.

Pompier et Croix-Rouge

On croise aussi, au sein du PC Gold, un membre des services de secours de la zone de Hainaut-est et un membre de la Croix-Rouge. Ceux-ci sont en contact direct avec leurs collègues sur le terrain, ce qui permet de transmettre plus rapidement les informations aux policiers, dont certains se trouvent dans un poste avancé, planté juste devant les cours de justice et la Défense nationale.

Celle-ci a, peut-être, apporté quelques conseils à la police car une armée, ça se prépare. Depuis plusieurs mois, les policiers étudient minutieusement leur plan de bataille. Dès le lendemain de la précédente édition, des leçons étaient déjà tirées, notamment sur l’évacuation des acteurs, après le combat, dans la cour de l’hôtel de ville. Les échafaudages ont été un obstacle.

L‘édition post-Covid n’a pas été de tout repos, car il y a eu du changement dans le cadre dirigeant. Tout un savoir, pas forcément écrit, est parti. Cette édition est moins difficile à préparer”, constate le commissaire Deleu. Toutefois, il faut faire face aux imprévus, mais la police est prête.

Les encouragements des proches

Il est près de 20 heures. Nous quittons les lieux et laissons les policiers travailler. En sortant, notre regard est attiré vers des dizaines de dessins d’enfants accrochés sur un mur. Ils ont dessiné des policiers, pour encourager une maman, un papa, une tante, un oncle, un ami… Des gens qui veillent à ce que la Ducasse reste une fête, et non un champ de bataille.

Cela mérite bien un merci…

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