INFOGRAPHIE | Un tiers des communes en Wallonie et à Bruxelles ont un lien avec le passé colonial de la Belgique
Du nom de rue au monument, en passant par un buste... Les références au passé colonial belge sont présentes dans une commune sur trois, en Wallonie et à Bruxelles.
Publié le 15-06-2020 à 17h47
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Le passé colonial de la Belgique au Congo est étroitement lié au roi Léopold II. Un roi qui focalise actuellement toute l'attention. Mais les traces de notre passé colonial sont aussi bien présentes sous d'autres noms et sous des formes bien diverses.
Le professeur américain Matthew G Stanard . est l'auteur de plusieurs livres traitant de l'époque coloniale belge. Pour son livre «The Leopard, the Lion, and the Cock», l'auteur a mis en ligne une liste reprenant les monuments en lien avec cette période.
Sur base de cette liste, nous avons calculé qu’un tiers des communes de la Communauté Wallonie- Bruxelles affiche une trace de l’époque coloniale.
Pour certaines villes ou communes, comme à Huy ou Hannut, cela ne concerne qu’un nom de rue ou une inscription sur un monument aux anciens combattants.
Dans d’autres communes, cette présence est bien plus marquée, comme vous pouvez le découvrir dans le classement ci-dessous:
À Mons, la semaine passée, un buste de Léopold II a été retiré d'un local de la faculté Warocqué à l'UMons. La décision a suscité de nombreux commentaires, dont certains critiques envers l'institution.
Du côté d’Arlon, une pétition a été lancée pour faire déboulonner la statue de l’ancien souverain qui trône à l’entrée de la ville.
À Namur, la statue du roi Léopold II est inscrite dans un quartier salzinnois aux rues coloniales: le jeune sergent idéaliste Vrithoff, le gouverneur Rykmans ou encore la bataille de Tabora. La Ville de Namur n’a pas attendu les gestes contestataires pour entamer une réflexion sur cette présence passéiste. «Je ne pense pas que le déboulonnage de la statue de Léopold II va apporter des solutions aux vrais problèmes de fond comme la lutte contre la discrimination et le racisme», soutient le bourgmestre namurois, Maxime Prévot, à propos de la statue de la place Wiertz.
À travers la Wallonie et Bruxelles, ce passé, on le retrouve à travers le nom de rues, des plaques, des monuments et mémoriaux, des bustes ou encore des pierres tombales.
Comment expliquer cette disparité si importante entre les communes ? «Les milieux coloniaux étaient liés aux milieux d’affaires, plus présents dans les grandes villes, analyse Alain Colignon, historien aux archives de l’État. La population belge restante était assez indifférente envers la colonie. Ici, nous étions dans une zone rurale et semi-démilitarisée, ce qui signifie également qu’il n’y avait pas d’école de formation des cadres coloniaux, ni de grosse garnison pour fournir les premiers colons de la fin du XIXe siècle.»
Et dans votre commune y a-t-il des traces du passé colonial belge ? Pour le savoir, effectuez une recherche dans notre tableau ci-dessous: