La Belgique inaugure son "Centre Climat" : « La politique doit s’inspirer des scientifiques »
Le «Centre Climat» a été inauguré ce mardi à Uccle avec l’objectif de mieux coordonner les ressources de recherches climatiques.
Publié le 29-11-2022 à 16h47
Hier matin du côté de l’observatoire d’Uccle, c’est en grande pompe que Thomas Dermine et Zakia Khattabi, respectivement secrétaire d’État chargé de la Politique scientifique et la ministre de l’Environnement, ont inauguré et remis les clés du tout nouveau bâtiment du tout aussi nouveau « Centre Climat ».
Dans les prochaines années, celui-ci aura pour mission de mieux coordonner et rassembler les ressources de recherches climatiques. « Il y a déjà beaucoup d’excellentes recherches qui ont lieu en Belgique au sujet du climat, précise Valérie Trouet, la nouvelle directrice scientifique de l’institution. Mais celles-ci ont parfois lieu de manière isolée, parce qu’il s’agit de disciplines différentes et qu’il n’est pas toujours facile d’avoir un travail interdisciplinaire. »

Non seulement comment limiter le réchauffement climatique, mais également comment s’adapter face à un réchauffement climatique qui sera une réalité.
Concrètement la centaine de chercheurs qui travaillent dans les différentes institutions va désormais pouvoir travailler ensemble et « plus facilement sur des questions très concrètes pour les citoyens. Non seulement comment limiter le réchauffement climatique, mais également comment s’adapter face à un réchauffement climatique qui sera une réalité », détaille de son côté Thomas Dermine.
Mobiliser davantage de ressources
Du côté de la communauté scientifique, on se réjouit d’enfin voir aboutir un projet sur la table depuis plusieurs années. « Parce que les budgets en matière de recherches scientifiques, au niveau belge en tout cas, ont plutôt été en décroissance ces dernières années, rappelle le professeur van Ypersele. Si ce centre peut aider à mieux coordonner les recherches qui existent, mieux valoriser ce qui se fait déjà et surtout mobiliser davantage de ressources, alors je pense que cette structure est la bienvenue. »
Si ce centre peut aider à mieux coordonner les recherches qui existent, mieux valoriser ce qui se fait déjà et surtout mobiliser davantage de ressources, alors je pense que cette structure est la bienvenue.
Mais alors que la question climatique est plus que jamais au cœur des débats, certains s’étonnent de voir ce projet atterrir seulement en 2022. « Je ne pense pas qu’un tel centre climat existe déjà dans beaucoup de pays », rétorque la nouvelle directrice. « Est-ce que cela vient trop tard ? Ce qui est certain est qu’il fallait faire quelque chose absolument maintenant pour modeler l’avenir, ajoute de son côté le secrétaire d’État. En Belgique, nous sommes souvent trop humbles, mais nous avions tous les ingrédients pour faire ça ici en Belgique et pour se dire que nous allons avoir un des centres le plus performant, le plus grand en Europe sur la question du climat. »

Et si le secrétaire d’État, comme le climatologue estiment que le temps est à l’action, pas question de le faire dans n’importe quelle direction. « Vous pouvez aller aussi vite que vous voulez, si vous n’allez pas dans la bonne direction, alors vous êtes mal partis. Ici, je pense que la politique doit s’inspirer des scientifiques pour pouvoir prendre les meilleures décisions, mais aussi pour pouvoir l’expliquer à la population et avoir la meilleure adhésion. Aujourd’hui, on veut renforcer la base scientifique, pour renforcer l’adhésion », termine Thomas
Aujourd’hui, on veut renforcer la base scientifique, pour renforcer l’adhésion.