Une étude analyse l’impact de la pandémie sur le processus de deuil
L’UCLouvain participe à une étude internationale visant à évaluer l’impact de la pandémie sur le deuil et l’évolution des rites funéraires. Elle sollicite la collaboration de personnes ayant perdu un proche ou un ami depuis mars 2020.
Publié le 04-02-2022 à 21h34
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La pandémie a bouleversé considérablement bien des aspects de notre quotidien. En nous empêchant d’accompagner nos proches en fin de vie, en limitant voire en interdisant les rites funéraires, elle a également impacté le processus du deuil. Dans quelle mesure? C’est ce que va tenter d’établir une étude internationale et multidisciplinaire (alliant psychologie, socio-anthropologie et sciences de la santé), menée en parallèle en France, en Suisse, en Espagne, au Portugal, au Mexique, au Canada et en Belgique.
Rites collectifs perturbés
"L'idée est d'avoir un pool de données internationales puisque les conditions, les restrictions et les stratégies d'adaptation étaient différentes d'un pays à l'autre, avec parfois des spécificités", explique Emmanuelle Zech, professeure à la Faculté de psychologie de l'UCLouvain et spécialiste des processus de deuil.
"Les rites collectifs ont été fortementperturbés aux moments les plus forts de la crise sanitaire, poursuit celle qui est aussi la coordinatrice du volet belge de l'étude. Est-ce que cela a eu un impact sur les processus de deuil? La réponse est moins évidente qu'il n'y paraît car des personnes ont créé des rites plus individualisés ou ont inventé des rites numériques comme la retransmission des funérailles en direct par vidéo. Et c'est peut-être le manque de soutien, de contacts physiques avec les proches qui a été le plus difficile à vivre…".
La finalité de cette recherche est d’améliorer les connaissances scientifiques sur les processus de deuil et sur le rôle des rites funéraires, permettant ainsi une meilleure compréhension des besoins des personnes endeuillées. Et ainsi, permettre aux proches d’adapter leur soutien social, au personnel de soins d’assurer des accompagnements appropriés. Les résultats de l’étude permettront aux autorités de prendre des décisions adaptées à la réalité de terrain.
L’UCLouvain recherche des participants
Pour mener à bien cette étude, Emmanuelle Zech, secondée par Camille Boever, boursière à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCLouvain, recherchent la collaboration de personnes ayant perdu un proche (parent ou ami) depuis mars 2020, quels que soient la cause du décès et le moment de l’épidémie auquel il a eu lieu.
Pour la première phase de l'enquête qui consiste en un questionnaire en ligne anonymisé, le duo de chercheuses espère la collaboration de 1000 personnes dans le mois qui vient. On accède au questionnaire via le site www.uclouvain.be/etude-deuil
Deux autres questionnaires suivront, à 6 mois et un an d'intervalle. Et un entretien est programmé entre le premier et le deuxième questionnaire. "Les personnes ne sont pas obligées de participer à toutes les phases de l'enquête", précise Emmanuelle Zech.