Extrême droite à l’armée: "Des ‘warnings’n’ont pas été suivis"
La présentation du rapport de Serge Lipszyc sur l’infiltration de l’extrême droite à l’armée et dans certains services publics semble avoir fait mouche.
Publié le 08-11-2021 à 19h47
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Le rapport de 27 pages de Serge Lipszyc a été passé sous toutes les coutures ce lundi après-midi. Le président du Comité R, le Comité permanent de contrôle des services de renseignements, devait présenter son rapport sur la menace d’extrême droite en Belgique et surtout faire la lumière sur ses déclarations.
Cette présentation était attendue car l’intéressé avait fait une sortie médiatique remarquée dans le magazine Wilfried. Serge Lipszyc y dénonçait la qualité des services de renseignements militaires et l’attention relative que portaient les élus sur les matières en lien avec la sécurité.
La publication avait été différemment ressentie au sein des députés fédéraux: certains partageant l’analyse de Lipszyc alors que d’autres réclamaient sa tête.
Le rapport confirme que la menace liée à l’extrême droite est bien présente en Belgique. Notamment dans les rangs de l’armée où des perquisitions ont été menées la semaine dernière en lien avec une menace terroriste. Selon ce rapport, cinq militaires sont encore fichés pour leurs liens avec des groupes d’extrême droite. Ces agissements sont à considérer avec la plus grande des attentions puisqu’ils font écho à l’affaire Jürgen Conings, ce militaire proche de l’extrême droite qui avait volé des armes de guerre et qui avait menacé de s’en prendre au virologue Marc Van Ranst.
«Les inquiétudes sont fondées»
Du côté des parlementaires, l'audition de Serge Lipszyc semble avoir convaincu: "Il y a effectivement certains éléments objectivant ses déclarations 'tapageuses'à 'Wilfried'." Visiblement, les déclarations du président du Comité R semblent avoir fait mouche. "Certaines choses sont inutilement généralisatrices: sur le travail parlementaire, sur l'Administration…" juge notre interlocuteur. Mais il y a une unanmité pour reconnaître l'urgence: oui, des services de l'État, dont la Défense, sont gangrenés par des individus proches des mouvements d'extrême droite. " Il s'agit d'aller vite. Il faut savoir comment agir mieux quand des individus sont identifiés. On voit que, sur les dernières années, des 'warnings'n'ont pas été suivis. "
Un autre député confirme: "On a eu assez d'éléments pour justifier le constat de gravité évoqué dans la presse. Les inquiétudes sont fondées et il faut aller vers un vrai plan d'action."
La suite passera par de nouvelles auditions à huis clos des responsables des services de renseignement civil et militaire le 22 novembre.