Adapter la stratégie vaccinale à l’évolution de la situation
Une troisième dose et puis quoi? La stratégie de vaccination ne peut que s’adapter à l’évolution de la situation.
- Publié le 20-08-2021 à 06h00
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Israël administre une troisième dose de vaccin aux 50 ans et plus. Aux États-Unis, les adultes devraient avoir droit à une piqûre de rappel. En Belgique, il a été décidé que seules les personnes immunodéprimées recevront une troisième dose.
En matière de vaccination, Israël et les États-Unis ont une longueur d'avance. «Selon des observations menées dans ces pays qui commencé à vacciner 2 ou 3 mois plus tôt, l'immunité procurée par le vaccin pourrait diminuer progressivement au fil des mois mais cela n'est pas encore complètement avéré, nuance Sophie Lucas. Si cela se confirme, une troisième dose administrée 8 ou 12 mois après la seconde dose serait nécessaire pour maintenir un haut niveau de protection.»
La grande difficulté est qu'on ne peut pas aller plus vite que la musique, regrette la professeure d'immunologie à l'Institut de Duve de l'UCLouvain. «On est obligé de voir ce qui se passe dans le monde réel».
Si des variants résistant aux vaccins actuels devaient émerger à l'avenir, il pourrait être nécessaire de modifier légèrement le vaccin et puis l'administrer à la population 12 ou 24 mois après le premier, avance l'immunologue. «Mais c'est extrêmement difficile à prédire. On ne va pas changer radicalement de vaccin, mais plutôt adapter la stratégie vaccinale à l'évolution de la situation».
Ce sont les variants qui dictent la stratégie à mettre en place: «Soit on va atteindre une forme d'immunité générale au niveau planétaire qui fera que l'on sera tellement bien protégé contre une série de variants que le virus épuisera ses possibilités de variations. L'autre possibilité, la plus probable, est que l'on n'atteindra jamais cette incapacité du virus à décliner des variants. C'est ce qui se passe avec la grippe : les possibilités de variations antigéniques pour le virus de la grippe sont telles qu'il y a une variation antigénique permanente qui cause régulièrement des épidémies».
Vers où va-t-on avec le Covid? «Ce n'est pas encore bien clair mais on s'oriente probablement vers une situation épidémique sporadique. On ne connaîtra sans doute plus de pandémie brutale et généralisée comme celle que l'on a connue en 2019-2020.»