Offre d'emploi: des centaines d'agents à engager aux services de renseignement
Les services de renseignements (VSSE) vont engager plus de 400 personnes d’ici 2024 afin de contrer des menaces en mutation permanente.
Publié le 10-06-2021 à 19h31
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L’actualité nous rappelle, de façon régulière, la nécessité de disposer de services de renseignement à la pointe. Du côté du SGRS, les renseignements militaires, il faudra clarifier la manière dont Jurgen Cönings, fiché par les services, a pu avoir accès si facilement à des armes de guerre.
Ce jeudi, le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a fait le tour du propriétaire à la Sûreté de l’État (VSSE). Dans sa mallette, il avait un paquet de bonnes nouvelles. Dont un plan qui permettra à la Sûreté, de manière structurelle, de se renforcer en moyens humains et techniques. Envie de devenir agent de la Sûreté? Plus de 400 personnes vont être engagées d’ici 2024. Ce qui permettra au service d’atteindre un effectif de 1 000 personnes.
Ce plan stratégique va aussi permettre à la Sûreté de se concentrer sur trois menaces. Le terrorisme et l'extrémisme restent la priorité numéro 1. Et pas que le terrorisme islamiste: « nous avons constaté au niveau mondial une augmentation de la menace venant des extrémistes de droite, » confirme l'administrateur général de la VSSE, Jaak Raes, dont les services sont aussi mobilisés sur la traque de Cönings.
L'ingérence étrangère constitue la seconde menace. On sait que des puissances, la Russie, notamment, noyautent régulièrement certains scrutins dans des états démocratiques. Ou encore, chez nous, un responsable de la Grande mosquée de Bruxelles a été identifié comme étant un agent au service du Maroc. «Cette menace est difficile à comprendre voire même à détecter,» constate le ministre de la Justice. Elle est complexe de par ses multiples aspects mêlant géopolitique, économie…
Enfin, il faut également surveiller les secteurs économiques. Exemple: l'arrivée du géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Son installation à l'aéroport de Bierset occasionne un suivi lié à la présence d'agents chinois. « Un rapport d'évaluation sera mis à disposition du gouvernement. Pour le reste, ce n'est pas à la VSSE de se mêler de décision politique.»
Des agents de liaison à l’étranger
La VSSE va aussi implanter des agents de liaison dans une série de pays clés. L'objectif est de facilité les échanges d'informations avec les services «amis». « C'est du donnant donnant », confirme Van Quickenborne. «Ce seront des personnes qui vont représenter nos intérêts et garantir le flux d'informations vers la Belgique. » Exemple de cette nécessité: en Turquie, les services de renseignement locaux ne souhaitaient plus privilégier l'échange d'informations avec la police belge mais bien avec la Sûreté. C'est ainsi qu'un premier officier va être détaché à La Haye, au siège d'Europol. Un second suivra à Washington.
Le réseau informatique sera aussi renforcé grâce à un investissement de 7.5 millions d’euros. Le volume de données est de plus en plus fastidieux à traiter et à trier; il faut aussi gagner en efficacité et en vitesse. Lors des attentats de Bruxelles, nos services disposaient d’informations capitales mais qui avaient été sous-exploitées en raison, notamment, d’un manque d’effectifs mais aussi de moyens.