Comment corriger les épreuves du CEB en temps de Covid? Deux scénarios sont à l’étude
Pas question de regrouper les enseignants pour corriger les épreuves du CEB, disent les syndicats. Deux autres scénarios sont sur la table de la ministre PS de l’Éducation, Caroline Désir.
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Publié le 11-05-2021 à 07h00
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Les enseignants titulaires de la sixième primaire ont fait part de leur inquiétude à l’idée d’être regroupés dans une salle pendant plusieurs heures pour corriger les épreuves du CEB comme cela se fait habituellement.
Cela irait à l’encontre des mesures sanitaires en vigueur et augmenterait le risque de contamination par le Covid-19, disent-ils.
«Il est impensable que des enseignants se retrouvent par dizaines pour corriger les copies, avec des feuilles qui passent d'une main à l'autre. C'est trop dangereux par rapport au risque de contamination», soutient Joseph Thonon, président de la CGSP-Enseignement.
Trois scénarios ont été étudiés la semaine dernière au cabinet de la ministre de l’Éducation Caroline Désir (PS), sur proposition de l’administration de l’enseignement. Deux restent en lice. Le premier qui consiste à suivre la procédure habituelle a peu de chance d’être retenu. Sanitairement incorrect, il a été rejeté par les principaux acteurs de l’école.
Scénario 1: échange de copies entre enseignants
Le second scénario (le plus plausible selon certaines sources) propose l'échange de copies entre enseignants de deux écoles proches géographiquement. L'école A corrigerait les copies de l'école B et inversement. «Les copies graviteront via le service général de l'inspection: l'enseignant qui a fait passer l'épreuve met les copies sous enveloppe, enveloppe qui sera remise à l'enseignant correcteur d'une autre école 24 heures plus tard pour éviter tout risque de contamination», détaille Roland Lahaye, secrétaire général de la CSC-Enseignement.
Pas impossible mais compliqué à mettre en place notamment en ce qui concerne les consignes de correction pour chaque épreuve qui devraient être données par visioconférence. «Et cela nécessiterait l'anonymisation des copies», pointe Joseph Thonon.
Et il y aurait un décalage d’une journée dans le timing des corrections et la communication des résultats, prévue le 24 juin, serait reportée au 25 juin.
Scénario 2: l’enseignant corrige les copies de ses élèves
Dernière piste envisagée: l’enseignant corrige les épreuves de ses propres élèves. C’est la solution la plus facile à mettre en œuvre et elle éviterait tout retard dans le timing. Mais il y a un gros hic: ce cas de figure est interdit par un arrêté.
«Nous avons demandé au cabinet de la ministre s'il ne serait pas possible de prendre un arrêté qui modifie l'arrêté pour permettre à l'enseignant de corriger lui-même les copies de ses élèves comme cela se fait dans le secondaire pour le CE1D et le CESS sans que personne n'y trouve à redire», argumente Roland Lahaye.
Pour la CGSP-Enseignement, «c'est la solution la plus simple mais elle déforcerait fortement le CEB. Celui-ci pourrait avoir moins de valeur au niveau du pilotage, l'enseignant pouvant être tenté de se montrer plus magnanime vis-à-vis de ses propres élèves.»
Et Joseph Thonon de rappeler que les résultats du CEB, épreuve commune à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sont un bon indicateur car ils permettent de voir si le niveau des élèves a baissé, globalement ou bien en math ou en français. Un indicateur encore un peu plus attendu au terme de cette seconde année chamboulée par le Covid-19.
Il y aura des adaptations, promet la ministre
Du côté du cabinet de la ministre PS de l’Éducation, Caroline Désir, on confirme que l’on va prendre en compte les modalités sanitaires et que des mesures vont être mises en place dans les prochains jours.
«Il va y avoir des adaptations, confirme Jean-François Mahieu, porte-parole de la ministre. Le texte concernant les dispositions relatives au CEB doit être modifié avec l'aval du gouvernement. Les enseignants devraient être informés d'ici une semaine ou deux.»