Accueil peu enthousiaste dans le Golfe pour le président Biden

La presse des monarchies arabes du Golfe a accueilli jeudi avec peu d’enthousiasme le nouveau président américain Joe Biden, se demandant s’il allait reproduire la politique de l’administration de l’ancien président Barack Obama, jugée conciliante avec l’Iran.

Accueil peu enthousiaste dans le Golfe pour le président Biden
Joe et Jill Biden ©AFP

Les dirigeants de Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Qatar et du Koweït, ont adressé leurs félicitations au nouveau président américain, tandis que ceux d’Arabie saoudite et d’Oman, les deux autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ne l’ont pas encore fait.

«Au revoir Trump, bienvenue Biden», écrit sobrement le chroniqueur saoudien Aberrahmane Al-Rached dans le quotidien Asharq al-Awsat.

Comme de nombreux commentateurs du Golfe, généralement proches des cercles dirigeants, M. Rached dit craindre de voir la politique de la nouvelle administration américaine répliquer celle de M. Obama, dans laquelle M. Biden était vice-président.

Mais il estime improbable un retour à cette politique en dépit du fait que M. Biden s’est entouré de personnalités issues de l’ancienne administration de Barack Obama.

Contrairement à Donald Trump, qui a adopté une politique de «pression maximale» à l’égard de Téhéran, M. Biden devrait revenir à une politique plus conventionnelle vis-à-vis de l’Iran, grand rival régional de l’Arabie saoudite.

Sous Trump, les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 avec Téhéran et ont assassiné le général Qassem Souleimani, artisan de la stratégie iranienne au Moyen-Orient.

A Bahreïn, le quotidien Akhbar Al-Khaleej regrette même le départ de M. Trump, en soulignant qu’il mérite «remerciements et reconnaissance».

«Les positions de M. Trump sur l’Iran ont créé une nouvelle réalité (...) et il sera difficile pour l’administration Biden de les renier complètement», estime toutefois le chroniqueur d’Akhbar Al-Khaleej, Sayed Zahra.

Il ajoute que l’administration Obama a soutenu «des forces destructrices dans les pays arabes, cherchant à leur donner le pouvoir», en allusion au soutien supposé de cette administration aux Frères musulmans, en Egypte et ailleurs.

Quelques heures avant de quitter ses fonctions, M. Trump a décerné la Légion du Mérite, une haute distinction américaine, au roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa.

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