Kamala Harris, «la première, mais pas la dernière»
Pour la première fois de leur histoire, les États-Unis vont avoir une femme à la vice-présidence. Kamala Harris ouvre la voie.
Publié le 09-11-2020 à 06h00
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En Inde, où son grand-père maternel est né, on a salué son élection par des pétards et des prières. Première femme à accéder à la vice-présidence des États-Unis, Kamala Harris a, dans son adresse inaugurale, rendu hommage aux générations de femmes «qui ont ouvert la voie» à cet événement, et a souligné qu'elle ne serait « pas la dernière» à ce poste.
«C'est un jour nouveau pour l'Amérique», s'est-elle exclamée, en remerciant Joe Biden pour son «audace» d'avoir choisi une femme pour colistière.
Un seul mandat
Et peut-être n’est-ce qu’une rampe de lancement pour Kamala Harris?
Joe Biden, qui va fêter ses 78 ans, a déclaré «qu'il n'exercerait qu'un seul mandat», rappelle Tanguy Struye.
Ce qui pourrait lui laisser une certaine liberté, poursuit l'analyste, «car n'ayant pas le souci de sa réélection, il peut se sentir plus libre à l'égard des lobbys de toutes sortes, se concentrer sur une série de dossiers, et s'attacher à restaurer l'image des États-Unis dans le monde et à leur rendre le leadership».
Voie royale?
Pour Kamala Harris, cela pourrait être, dans la foulée, une voie royale pour devenir la première femme à accéder à la Maison-Blanche, dans quatre ans.
Dans l’attente, vu l’âge précisément, de Joe Biden, le président le plus âgé de l’histoire des États-Unis à entrer en fonction, la vice-présidente ne va-t-elle pas être plus associée à l’exercice du pouvoir que n’importe lequel de ses prédécesseurs?
«Il n'y a aucune règle en la matière», reprend Tanguy Struye. «De manière générale, le vice-président a un rôle plutôt effacé, mais on sait que sous George W Bush, Dick Cheney était un des vice-présidents qui avait le plus de pouvoir, et qu'il était même un des conseils les plus influents du président. On sait par ailleurs que Joe Biden, sous les présidences de Barack Obama, avait beaucoup d'influence sur lui en matière de politique étrangère.»
«Joe Biden avait une expérience que Kamala Harris n'a pas», tempère Paul Sracic. «Et le président élu a déjà formé des équipes de conseillers durant ses huit années à la vice-présidence.»
«L'importance de Kamala Harris dans la nouvelle administration sera celle que Joe Biden lui donnera, et de la répartition des tâches dont ils conviendront», conclut Tanguy Struye. «Cette relation est moins fonction de l'âge des protagonistes que de la volonté de réussir de deux personnes qui vont devoir travailler ensemble pendant quatre ans.»