Plaquénil: «On l’utilise pour tous nos patients»
La Belgique participe aussi à l’étude sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Pas de première évaluation avant fin avril.
Publié le 03-04-2020 à 06h00
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La chloroquine, ou plutôt l'hydroxychloroquine, la forme moderne de l'anti-viral commercialisée sous le nom de Plaquenil, est abondamment utilisée dans les hôpitaux belges pour lutter contre le coronavirus. «On l'administre de manière systématique, en première intention, à tous les patients qui arrivent chez nous», explique le docteur Nicolas Dauby. La molécule en question n'est donc pas uniquement réservée aux cas les plus graves.
Une première évaluation des résultats des études menées sur son efficacité et son innocuité devrait être possible fin avril, mais en «attendant, il est impossible de dire si ça fonctionne.» Bien sûr, on observe des guérisons, des malades quittent l'hôpital, mais est-ce le traitement où l'évolution chez eux de la maladie? La réponse ne peut être scientifique.
L’hydroxychloroquine continue néanmoins à être employée depuis bientôt trois semaines, puisque – avant même le battage médiatique autour du professeur marseillais Didier Raoult, qui la défend bec et ongles pour faire diminuer la charge virale – elle a fait partie des trois molécules identifiées dans les recommandations de Sciensano, l’Institut de santé publique, dans la lutte contre le Covid-19.
Le Kaletra (association lopinavir/ritonavir) utilisé depuis 15 ans contre le VIH, semble écarté «les résultats d'une étude clinique menée en Chinedémontrant qu'il n'y a pas beaucoup d'arguments pour positionner cette molécule». Une autre étude récente menée en Chine montrerait, par contre, selon ses auteurs, que le potentiel de l'hydroxychloroquine a été partiellement confirmé.
Quant à la troisième piste, le Remdesivir, cet anti-viral n'est pas commercialisé en Belgique et la firme américaine Gilead Sciences «nous y donnait accès grâce à un programme compassionnel mais ils y ont mis fin il y a 10 jours», souligne le docteur Dauby.
Le Remdesivir, s'il n'est plus fourni pour le traitement des patients, reste néanmoins disponible pour des études. Avec le Kaletra et l'hydroxychloroquine, cet anti-viral prometteur reste l'un des «cinq bras» de la vaste étude clinique Discovery lancée en France, et qui doit porter sur 3 000 patients dans divers pays, dont la Belgique. «Chez nous, cette étude devrait commencer la semaine prochaine ou dans dix jours», précise le spécialiste du CHU Saint-Pierre.
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