Avec ce relent d’un profond gâchis
Dominique Vellande, Yves Raisière et Cédric Rosenbaum. Ce sont les trois journalistes qui ont été licenciés le lundi 4 mars 2019.
Publié le 23-10-2019 à 06h00
Les deux premiers ont été appelés dans le bureau du directeur des rédactions, pour s’entendre signifier leur mise à la porte. Le troisième a été prévenu par téléphone dans sa voiture alors qu’il partait en vacances avec sa famille. Délicat.
L’explication avancée: ce fameux plan de transformation/restructuration qui n’a cessé d’être… transformé au fil des mois pour finalement ne pas être réellement appliqué. Ce n’était qu’un prétexte.
Précision, les trois licenciés n’ont jamais été réengagés. Même si la direction avait soi-disant ouvert la porte à une «réintégration». Dans ce scénario, ils étaient rétrogradés et délocalisés, sans concertation. Une sanction pour des professionnels à qui la direction n’avait jamais rien reproché.
Cette journée funeste a marqué à vie ces trois hommes. Comment comprendre et donc accepter un licenciement quand celui-ci repose sur une justification fallacieuse? Quand on s’est toujours investi pour sa société? Quand on n’a commis aucune faute?
Leur licenciement, ils ne le digèrent toujours pas. Et même s’ils font l’effort de ne plus dire «nous» lorsqu’ils évoquent l’entreprise, ils en font toujours partie.
Un a retrouvé du boulot, un deuxième vient d’en dénicher un il y a quelques jours, le troisième n’a toujours rien. Rappel, deux d’entre eux ont plus de 55 ans.
Pas évident de retrouver un job quand on a toujours été guidé par un idéal bâti sur l’intégrité et la liberté. Avec ce relent quotidien de profond gâchis.