Émissions captées ici en temps réel
Première en Wallonie: un outil de diagnostic des polluants en conduite réelle. La région namuroise sert de banc d’essai.
Publié le 17-10-2019 à 06h00
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Posés au sol de part et d’autre de la bande de circulation deux systèmes de télédétection «remote sensing», couplés à des caméras identifiant les immatriculations et types de véhicules, mesurent en temps réel les émissions polluantes émises. Autant pour les voitures, que pour les camions ou camionnettes. Présente, la ministre de l’environnement Céline Tellier voit là une belle façon de récolter des informations sur les émissions, afin de mieux les taxer et favoriser une mobilité alternative.
Cette technique de screening est réalisée avec la collaboration de la VUB et de l'UCL dans le cadre d'un projet de recherche baptisé PEMSWALL (Prospection des émissions des moteurs automobiles sur les routes wallonnes). Des échantillonnages seront établis durant ces quelques jours de tests sur plus de dix mille véhicules et dans différentes conditions de trafic. «La mesure très ponctuelle est réalisée par un laser capable de traiter un véhicule par seconde. Pas d'interférences possibles avec les émissions du véhicule en mouvement qui précède, confirme Benjamin Bergmans, attaché scientifique de l'Institut scientifique de service public (ISSep), référence wallonne en matière d'air notamment. Le but est de mesurer les incidences de ces émissions sur la population. Pour certains polluants, les rejets d'aujourd'hui sont équivalents à ceux d'il y a 15 ans.»
Pour objectiver les mesures réalisées en conditions réelles, l'ISSeP utilise également en parallèle un laboratoire mobile placé sur un véhicule témoin. Celui-ci passe ainsi plusieurs fois devant les détecteurs, afin de vérifier que les données fournies ne sont pas tronquées. Mais la pluie du jour empêche la mesure des particules fines; CO, CO2, HC, NO, NO2 et NH3 sont eux bien calibrés sur la fiche correspondant à chaque véhicule reniflé. Le recoupement avec la base de données de la DIV, permettra aux analystes de connaître la classe Euro du véhicule pour vérifier si ses émissions correspondent aux normes imposées au constructeur. «Le but de ces tests est d'effectuer un écrémage des véhicules qui seront contrôlés ultérieurement sur le banc d'essai fixe qui va voir le jour dans deux ans à Colfontaine Cela va permettre d'identifier des marques ou des modèles qui poseraient problème et donc de sélectionner ceux qui devront prioritairement faire l'objet de tests complémentaires», termine le scientifique. Au contraire des tests en conduite réelle, les tests sur banc sont en effet très coûteux et ne permettent pas de contrôler un grand nombre de véhicules.