La sécurité des patients est une priorité
Un patient sur dix subit un dommage lors de son hospitalisation. La plateforme PAQS mobilise les acteurs de la santé pour faire de la sécurité des patients une priorité.
Publié le 18-09-2019 à 06h00
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Dans le monde, cinq personnes meurent chaque minute des suites d’un traitement médical inadéquat, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Nos pays industrialisés ne sont pas épargnés car plus le système de santé se complexifie, plus les risques augmentent: un patient hospitalisé sur dix subit un dommage et 7 patients sur 100 contractent une infection nosocomiale.
Un dommage sur deux évitable
À l’origine des erreurs ou accidents médicaux, il y a les «événements indésirables»: une mauvaise identification du patient (on ampute un pied à une personne qui devait subir une ablation de la vésicule), une erreur de médication, une procédure chirurgicale non sécuritaire, une injection dangereuse, un mauvais diagnostic…
Ces «erreurs» ont un coût: environ 15% des dépenses hospitalières sont affectées à rectifier les problèmes liés à la sécurité.
Et en Belgique plus précisément? «Il n'y a pas de chiffres, regrette Denis Herbaux, CEO de la plateforme pour l'amélioration continue de la qualité des soins et de la sécurité des patients (PAQS). Il faut se référer aux données de l'OMS ou de l'OCDE. Mais il est urgent de mettre en place des actions et de sensibiliser toutes les parties prenantes y compris les directions d'hôpitaux, les patients et leur famille».
Et pour cause: selon l’OCDE, 50% de ces «événements indésirables» seraient évitables.
L’aviation pour modèle
La thématique est sensible, elle nécessite une approche systémique plutôt que stigmatisante. «Il ne s'agit pas de pointer la responsabilité de telle personne ou de tel service mais plutôt d'analyser le fonctionnement d'un système de santé, ses erreurs et événements indésirables et de partager les bonnes pratiques à l'instar de ce qui se fait dans l'aviation: quand il y a un problème, toutes les autres compagnies en sont informées. L'amélioration de la sécurité des patients ne peut se faire que dans un environnement ouvert et transparent où règne une culture de la sécurité», argumente Denis Herbaux.
La PAQS a déjà élaboré un set d’indicateurs de qualité pour les hôpitaux bruxellois et wallons. Parmi ceux-ci figurent les fractures de la hanche, les réadmissions non planifiées, l’embolie pulmonaire postopératoire, les escarres…
Et un système d’accréditation «qualité et sécurité» a été mis en place: 74% des institutions wallonnes sont accréditées ou en cours d’accréditation, 57% des hôpitaux bruxellois.
Changement de culture
S'il y a une prise de conscience des professionnels de la santé de la nécessité d'améliorer la sécurité des patients, il reste un bout de chemin à faire. «Il s'agit d'un véritable changement culturel qui nécessite l'adhésion de tous et cela prendra du temps mais une belle dynamique est en train de se mettre en place», se félicite Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité chrétienne et administrateur à la PAQS.
Le manque de moyens ou de personnel ne doit pas être un frein: «On peut renforcer la sécurité des patients en mobilisant les ressources disponibles et en s'inspirant de ce qui se fait ailleurs».