Papier-carton,le Belge reste gros consommateur
On pourrait penser que l’ère numérique a fait du tort à l’industrie papetière. Pas vraiment, car de nouveaux marchés existent.
Publié le 27-04-2018 à 06h00
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La consommation de papier-carton est corrélée au PIB par habitant. Notre pays figure ainsi dans le peloton de tête mondial avec les Scandinaves, Autrichiens, Canadiens et Américains. Mais notre façon de consommer du papier a changé depuis l’avènement du web. Moins de feuilles blanches à noircir à l’encre, mais toujours autant de cellulose à extraire pour fabriquer la matière première sous forme de pâte.
Aujourd’hui, c’est le carton qui… cartonne: il remplace toujours plus l’emballage plastique avec l’avantage qu’il se recycle et se récupère à près de 80%. Vous qui triez vos papiers-cartons, constatez certainement que le volume de ceux-ci ne diminue guère. Au contraire. Au niveau mondial, l’économie reprend en même temps que les pays émergents ont de nouveaux besoins alors que l’e-commerce multiplie l’envoi de packaging de ce type.
«Dans la famille du papier graphique, celui servant aux imprimeurs, on enregistre bien une chute de la demande de 3 à 5% par an depuis l'apparition de l'info rapide et en continu sur le net. Le papier graphique de basse qualité, comme le papier journal, est le premier à en souffrir. Par contre, le papier d'emballage est toujours en croissance», explique Michel Hartmann à la tête de Burgo Ardennes. La société installée en Gaume produit de la pâte à papier, mais fabrique également plusieurs qualités de papier; plus de 2000 tonnes par jour pour les deux productions.
«Avec le haut de gamme, on vise d'autres marchés. Nos principaux clients sont des imprimeurs allemands. Alors oui nous devons répercuter les augmentations du prix de la matière première, de l'énergie et du transport, mais on est ici dans une économie de masse, on a du volume…», ajoute le directeur général satisfait de la bonne tenue de son entreprise.
La faute aux Chinois demandeurs
La demande toujours plus forte côté de l’emballage a beaucoup d’incidence sur le cours du papier en général. Tous les grands fabricants ont haussé de 4-5% le prix de leur production boostée par l’industrie chinoise qui affiche une croissance de 7,6%. L’industrie papetière subit actuellement une période de profonds changements à cause de normes plus strictes en matière de protection de l’environnement et de logistique. Des usines chinoises ont même été fermées. En Europe, des fermetures de sites de production ont aussi quelque peu déséquilibré le marché. En même temps, en Amérique du Sud, Brésil, Chili, Uruguay se sont mis à cultiver des arbres à croissance rapide pour inonder le marché de fibres de qualité inférieure. Elles se destinent davantage à l’emballage qu’au beau papier couché.