La bonne conscience du Baron noir
La Belge Astrid Wethnall est l’une des têtes d’affiche de la série française «Baron noir», qui revient ce samedi soir sur Be tv pour une seconde saison palpitante. Portrait-rencontre.
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Publié le 10-03-2018 à 06h00
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À 46 ans, Astrid Whetnall savoure chaque minute de sa nouvelle carrière: longtemps cantonnée au théâtre, cette Bruxelloise a vu sa carrière changer du tout au tout à sa rencontre avec Vincent Lannoo: conquis, le réalisateur lui a d'abord confié un petit rôle dans Vampires, puis un second dans Little Glory, puis carrément la tête d'affiche d'Au nom du père, le film qui la révéla, sinon au grand public, au moins à une profession sous le charme de cette grande blonde très élégante.
Depuis début 2016, c'est la France qui a appris à la connaître puisqu'elle est l'une des actrices principales de l'une des séries hexagonales du moment: Baron noir. Un soap politique qui lorgne du côté de House of Cards et dans lequel elle incarne l'adjointe au maire de Dunkerque. Et la bonne conscience de cet homme incarné par Ked Mérad, et tombé, en fin de première saison pour de sombres magouilles. «Et encore une fois, dit-elle en souriant, c'est un peu à Vincent Lannoo que je dois ce rôle, car c'est en me voyant dans Au nom du père que Ziad Doueiri, le réalisateur de la série, m'a repérée. »
«Sans politique, la barbarie»
Mais c'est aussi un peu au hasard, et beaucoup à son grand talent, qu'elle doit de figurer au cœur de ce prestigieux casting: «Au départ, je ne devais pas tourner dans la série, raconte-t-elle. Ziad avait d'abord renseigné mon nom à Rachid Bouchareb, avec qui j'ai alors tourné Sur la route d'Istanbul. Une expérience merveilleuse dont j'étais à peine rentrée quand Ziad m'a appelé pour me demander de venir tourner quelques séquences de Baron noir. Juste pour les dépanner, m'avait-il dit car, selon lui, je ne correspondais pas au rôle.»
Elle convaincra rapidement la production du contraire. Et a découvert, avec le rôle de Véronique Bosso, un monde qui la battait froide jusqu'alors: «Je votais, comme tout le monde. Mais, très franchement, je ne connaissais rien à la politique. Et je ressors de cette expérience avec une conviction profonde: l'absolue nécessité de la politique. Une société sans politique tombe dans la barbarie. Bien sûr, il peut et il doit y avoir des mouvements citoyens, mais cela doit, un jour, se traduire dans les urnes, et par un investissement dans les différentes sphères du pouvoir. Et une série comme Baron noir, sans exagérer son importance, est le genre de programme qui peut nous réveiller un peu.»
Il faut dire que contrairement à Kad Mérad, qui reste la tête d'affiche de la saga, Astrid Whetnall a la chance de camper un personnage droit dans ses bottes: «C'est une fille d'ouvrier, qui incarne une vraie gauche, et n'est pas prête à toutes les concessions pour le seul exercice du pouvoir, dit son interprète. Honnêtement, c'est le genre de femme pour qui j'aurai envie de voter!» Et nous, on vote Astrid Whetnall, sans hésiter une seconde.