Le «djihadiste» Feuillerat nous envoie sa «revendication d’attentat»

L’homme interpellé lors de son intrusion il y a une semaine dans la base militaire d’Evreux Fauville nous a envoyé des documents dans lesquels il explique les raisons de son «attaque» et se revendique de l’État Islamique.

Le «djihadiste» Feuillerat nous envoie sa «revendication d’attentat»
Parmi les documents envoyés à notre rédaction, une copie de son passport ©eda

«Je m'appel Alain Feuillerat, soldat musulman défendant ma patrie: l'État Islamique. c'est moi qui est préparé avec l'aide d'Allah l'attaque contre la base militaire aérienne 105 (BA 105) d'Evreux Fauville.»

C'est ainsi que débute la lettre contenue sur une clé USB que nous avons reçue ce matin à la rédaction et dans laquelle l'auteur dit adresser son message à «la république, démocratie, et autre hommes politiques criminels».

Alain Feuillerat? L'homme n'est plus totalement inconnu depuis une semaine. C'est lui qui a été interpellé le vendredi 5 mai à la base aérienne d'Évreux Fauville, en Normandie. Selon certaines sources, l'homme aurait franchi un premier grillage d'enceinte et a été arrêté alors qu'il avait l'intention de franchir le second à l'aide d'une escabelle télescopique. Il a été mis en examen pour «entreprise individuelle terroriste» et «tentative d'intrusion sur un terrain militaire» et placé en détention provisoire.

Selon les médias français, l'homme est un ancien soldat de 34 ans au «profil psychologique très instable». Durant sa garde à vue il a reconnu avoir envisagé de commettre un attentat au nom de l'organisation djihadiste État Islamique (EI), faute de pouvoir rejoindre ses rangs en Syrie.

Alain Feuillerat n’était pas fiché S par les autorités françaises mais l’ancien militaire, qui a quitté l’armée en 2013 après dix années de service était placé sous surveillance depuis 2014 en raison de sa radicalisation. En 2015 et 2017, son domicile avait fait l’objet de deux perquisitions administratives, rapportait France 3 cette semaine.

Armé, il se revendique de l’État Islamique

Dans sa lettre, datée du «27 avril à 00h17», truffée de fautes d'orthographe et écrite dans une logorrhée parfois difficilement compréhensible, Alain Feuillerat s'attaque «à la république» et «aux institutions»

Il explique aussi que son intrusion dans la base militaire n'avait pas pour objet de «faire le plus de morts possible, mais surtout de vous démontrez notre détermination […]». Le «nous» faisant référence à l'État Islamique dont il se revendique clairement par ailleurs.

Parmi les documents que nous avons reçus, outre une copie du passeport d’Alain Feuillerat, deux photos de celui-ci: une où Alain Feuillerat pose dans un jardin, doigt levé vers le ciel. Un signe devenu symbole de l’allégeance à l’EI.

Un autre cliché montre l’ancien militaire français, visage caché en partie par un foulard, bandeau avec l’insigne de l’EI, armé fusil à pompe et d’un revolver et montrant ostensiblement le Coran.

Lors de son arrestation à la base militaire d’Evreux Fauville, les forces de police avaient retrouvé un fusil à pompe et des munitions ainsi que deux revolvers à poudre cachés dans les fourrés.

Parmi les documents en notre possession, il y a également «un livre» écrit par Alain Feuillerat et contenant son «entretien exclusif avec Dieu», écrit-il.

Au fil d’une centaine de pages, il énumère également des extraits du Coran, y raconte sa vie et notamment la mort de sa femme et s’en prend aux sionistes, aux francs-maçons et à tous les ennemis d’Allah.

Une page est également consacrée à la revendication de son attentat, explique-t-il. Il y réitère aussi son adhésion à l'EI – «En ce jour, moi, Alain Feuillerat, prête allégeance au prince des croyant Abu Bakr Al Baghdadi, investi par Allah à la tête du Califat Islamique» – et demande à Allah de lui «accorder le martyr».

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...