« Du stress avant l’opérationnel »
Il est 19hà Milan. En réunion depuis des heures, le chef étoilé Benoît Gersdorff s’octroie une petite pause. Son job sur l’exposition?
Publié le 21-04-2015 à 06h00
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«Catering manager». En clair, le Namurois, plutôt timide lorsqu’il s’agit de parler de lui, est responsable des repas dans le pavillon belge. «Des finger food dans le bar aux invitations VIP» explique-t-il. Sans oublier le «Place to.be». L’amphithéâtre construit juste à côté du pavillon, à l’endroit réservé au départ à l’Ukraine. Là, des gaufres, des frites, des bières seront proposées pour susciter la curiosité et pousser les visiteurs étrangers à franchir le portique belge.
À dix jours du lancement, le stress monte. Il reste du pain sur la planche. «Chaque exposition, c'est la course. On termine au dernier moment et on finit toujours par ouvrir. Nous pourrons alors ensuite rentrer dans l'opérationnel».
L'expo de Milan n'est pas un coup d'essai pour cet homme sans cesse en recherche de défis. Voilà cinq ans, à Shanghai, il occupait déjà cette fonction. Cette fois, le challenge est à deux pas de chez nous. «Nous sommes en train de finaliser la carte. En fonction des approvisionnements possibles en produits belges et italiens. Nous avons envie de mélanger les deux cultures dans certaines préparations.» Car l'objectif du pavillon est aussi de surprendre, au travers d'une cuisine plus expérimentale. « Nous allons présenter un système de production qui peut aider la planète dans le futur, avec peu d'énergie. Dans la «cave», nous allons par exemple faire pousser des laitues sur des étagères équipées de lampes Led et alimentées par le système d'aquaponie. En transformant des excréments de poissons.»
Une production particulière qui ajoute une difficulté supplémentaire au quotidien. « Préparer des produits qui ont grandi et poussé sur place, là, dans une expo, pas à la campagne, ça ajoute quelque chose!» Overbooké, Benoît Gersdorff ne lâcherait pour rien au monde cette aventure humaine. «Une famille va se créer ici pour six mois. Tout le monde doit se serrer les coudes. Si ça fonctionne, je serai vraiment content.»