Mission impossible
Le ministre Reynders s’envole ce dimanche pour le Congo, avec un agenda chargé. Mission difficile, voire impossible, au pays de l’inertie.
Publié le 10-08-2013 à 06h00
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Les années se suivent mais rien n’évolue réellement en République démocratique du Congo. Les ministres belges passent, viennent rencontrer les autorités du pays et les différentes composantes de l’opposition, encouragent les initiatives de la société civile, menacent parfois les capitales étrangères suspectées d’ingérence, soutiennent divers projets économiques mais, fondamentalement, il serait bien présomptueux de prétendre que la situation s’améliore d’une mission officielle à l’autre.
Certes, ce n’est pas une raison pour ne rien faire et laisser tomber notre ancienne colonie, alors que la plupart des autres capitales européennes ou étrangères ne font pas de la RDC une priorité. Ou, pire, ne considèrent le Congo que comme un vaste territoire à exploiter, sans scrupule.
Il suffit, critiquent les Congolais amers, de voir avec quel zèle la France est intervenue au Mali pour restaurer l’ordre et l’autorité du gouvernement de Bamako, alors que l’instabilité subsiste, depuis plus de vingt ans, dans les provinces du Kivu, à l’est du Congo… Mais le Mali n’est pas la RDC et la France n’est pas… la Belgique!
En arrivant à Kinshasa, dimanche, pour sa quatrième visite en tant que ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders aura notamment pour objectif de remettre sur les rails un accord international signé par onze pays d’Afrique centrale pour favoriser la paix dans la région. Il devra aussi voler au secours d’une «réconciliation nationale» qui ne semble pas être une priorité du président Kabila.
Mais c’est au Kivu que la situation reste la plus tragiquement préoccupante alors que les Casques bleus africains chargés de neutraliser les groupes armés sont toujours en cours de déploiement. Sans pouvoir freiner l’exode des populations déplacées qui fuient sporadiquement les combats.
Une mission à la portée du chef de la diplomatie belge? Dans le meilleur des cas et faute d’autres acteurs influents, il s’agira surtout d’apporter une (toute petite) pierre à la pacification d’un pays aussi attachant que déconcertant.