Ce mardi soir à la télé: les dessous de Wagner, la milice de Poutine
Voici l’histoire des mercenaires de Prigojine au service de Poutine et de ceux qui, au prix de leur vie, ont révélé leur existence.
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- Publié le 06-06-2023 à 12h00
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À l’origine, de mystérieuses rumeurs. Celles de mercenaires russes se prêtant aux pires exactions dans des zones de conflit en Afrique et au Moyen-Orient. En 2017, deux vidéos insoutenables confirment les soupçons. On y voit des individus parlant russe mutiler, décapiter et brûler un homme arabe.
Aidé par une avocate française et un enquêteur du célèbre journal indépendant Novaïa Gazeta, le frère de la victime mène un long combat pour la vérité. Leur travail permet de découvrir que ce crime a eu lieu en Syrie, et que les tueurs appartiennent à une société paramilitaire, Wagner.
10 000 mercenaires
Une armée de l’ombre apparue pour la première fois en Ukraine en 2014, et qui, depuis, ne cesse de se développer. Recrutant notamment dans les prisons russes, promettant des soldes défiant toute concurrence, le groupe s’implante en Syrie, en Libye, au Mali… À sa tête, Evgueni Prigojine, un homme au passé criminel réputé très proche de Vladimir Poutine. Il est prêt à tout pour garder secrète l’existence de Wagner qui devient, en plus d’une machine à répandre la terreur, au service du Kremlin même si la Russie continue à nier tout lien avec le groupe.
Désormais sorti de l’ombre, le groupe paramilitaire Wagner incarne le visage de la radicalisation du régime russe. Jusqu’à 10 000 mercenaires auraient signé un contrat avec Wagner au cours des sept dernières années. Qui sont ces hommes ? Qui les paie ? Pourquoi peuvent-ils répandre la terreur en toute impunité dans de plus en plus de pays ?
Conçu comme une enquête sur plusieurs continents aux côtés de ceux qui, au péril de leur vie, s’échinent à révéler les pratiques du groupe paramilitaire, ce film désépaissit le mystère en s’appuyant également sur les témoignages d’un ancien mercenaire russe, de l’opposant en exil Mikhaïl Khodorkovski et de familles de victimes. Le documentaire de Benoît Bringer (lauréat en 2017 du prix Pulitzer pour l’enquête sur les Panama Papers) pose également cette question: que peuvent des journalistes, des citoyens, face à Evgueni Prigojine, un homme sans limites ?
Wagner, les mercenaires de la Russie (à découvrir en deux parties) restitue l’atmosphère de danger permanent qui entoure toute volonté d’informer sur les agissements du groupe. Quand ce n’est pas la mort, ce sont les menaces, parfois écrites de la main de Prigojine, ou l’exil, qui sont au rendez-vous.
Arte, 20.55 et 21.55