Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h à nouveau réunis dans "Caméra café, 20 ans déjà"
Hervé et Jean-Claude sont de retour dans "Caméra café, 20 ans déjà" diffusé ce dimanche soir sur RTL TVI.
- Publié le 28-05-2023 à 07h00
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Voilà plus de vingt ans que Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h ont rangé leur machine à café et leur humour piquant. Ils reviennent aujourd’hui avec un téléfilm d’une heure et demie. L’occasion de retrouver Jean-Claude et Hervé inchangés, pour le plus grand bonheur de leurs créateurs et interprètes.
Pourquoi ce retour, vingt ans plus tard ?
Yvan Le Bolloc’h: Cet humour avec des gros copeaux, environ du 12 à la machine à découper le jambon, ça me manque. J’avais vraiment envie d’avoir le point de vue d’Hervé et de Jean-Claude, de les voir confrontés aux gilets jaunes, aux attentats, au réchauffement climatique, au #MeToo… On voulait ce regard un peu acerbe, sarcastique sur l’actualité. On en a besoin parce que ça manque, il n’y en a plus beaucoup en France, alors que nous, on est connus pour ça. On est connus pour faire des caricatures, pour faire des pamphlets, c’est notre ADN. C’est tellement français de râler, de critiquer, de revendiquer, d’obtenir.
Le temps d’écriture a été long, un an. Pour quelle raison ?
Bruno Solo: Parce qu’il y a eu des retours avec la chaîne, M6. On leur avait dit qu’on ne pouvait pas faire un Caméra café édulcoré ou décaféiné. Il fallait qu’il reste corsé comme à l’époque. C’est vrai que c’est plus difficile aujourd’hui parce que vous êtes soumis tout de suite aux "haters", aux commentaires de gens plus ou moins inspirés. Les fans auraient été déçus si on n’avait pas tapé fort. Quand M6 l’a compris, ils nous ont foutu la paix.
Vous n’avez jamais été tentés de revenir en format "quotidienne" ?
Bruno Solo: Non, justement pour ces raisons. C’est pas que ça m’embête d’avoir à me faire démonter par des gens qui n’aiment pas ce qu’on fait. Ce qui m’embête, c’est de devoir se justifier de l’humour. Il n’y a rien de pire qu’une blague qu’on explique. J’ai la flemme d’aller chez Tartempion dire "oui on n’est peut-être pas très légitimes pour parler des attentats mais comprenez que c’est de l’humour, qu’il faut avoir de la distance". C’est pour ça qu’il y a moins d’humour en télévision. On peut le faire sur scène avec des gens comme Guillermo Guiz ou Blanche Gardin, on peut le faire au cinéma avec des gens comme Dupontel ou Salvadori mais en télévision l’humour s’est étiolé.
Notre société a perdu le sens de l’humour ?
Bruno Solo: Je crois qu’on est toujours dans une société capable de rire, d’avoir les plus grandes audaces. On a le droit de rire de tout mais après il faut en assumer les conséquences.
Vous aimez jouer des personnages un peu vilains.
Yvan Le Bolloc’h: C’est les meilleurs ! C’est un personnage magnifique Jean-Claude.
Bruno Solo: Même quand je suis corrompu, d’une fourberie sans nom j’ai quand même de la tendresse pour mon personnage, je lui trouve des circonstances atténuantes, je me dis que c’est un pauvre type qui n’a pas été aimé, qui est impuissant, qui a perdu un peu de son humanité. J’essaie de trouver un peu de lumière dans ce personnage. Jean-Claude, c’est pareil, c’est un type qui est raciste, misogyne, analphabète et pourtant on a de la tendresse pour lui parce que c’est un imbécile qu’on regarde avec de la pitié. Mais on est lucides sur ce qu’ils sont. Je n’aimerais pas avoir un Hervé comme délégué syndical ni Jean-Claude comme meilleur ami.
RTL TVI, dimanche 28/5 à 22 h 05