Ce lundi soir à la télé : Hugo Clément enquête sur la voiture à hydrogène

Pour "Sur le front", Hugo Clément a enquêté sur les belles promesses de la voiture à hydrogène. Ce n’est pas la panacée.

 En France, à Paris, les taxis à hydrogène fleurissent. De quoi pousser Hugo Clément à enquêter sur la filière de production.
En France, à Paris, les taxis à hydrogène fleurissent. De quoi pousser Hugo Clément à enquêter sur la filière de production. ©© Winter productions 

Début du mois d’avril, Virya Energy, fondée par Colruyt en 2019, et la compagnie Taxis Verts à Bruxelles tiraient un bilan positif six mois après le lancement du premier taxi fonctionnant à l’hydrogène dans la capitale. "Les résultats intermédiaires du projet indiquent que l’hydrogène vert est déjà aujourd’hui une solution viable pour décarboner la mobilité intensive", s’enthousiasmait Stephan Windels, directeur de la branche hydrogène chez Virya Energy.

Un enthousiasme que ne partage pas le journaliste Hugo Clément. Pour son magazine Sur le front, il a enquêté sur ces véhicules que l’on présente comme étant la solution à tous nos problèmes pour le futur. "Sur le papier, ils ont tout pour plaire: ils ne polluent pas, c’est très facile de faire le plein et pas besoin d’attendre des heures que la batterie se recharge comme pour une voiture électrique", indique-t-il dans une note d’intention qui accompagne son reportage. Mais après enquête, l’enthousiasme est vite retombé. "On s’est aperçu que presque 95% de l’hydrogène utilisé en France était fabriqué à partir de gaz. […] Nous avons fini par comprendre que cette méthode de fabrication d’hydrogène dit “gris” rejette énormément de CO2. Cette production est si polluante que, quand on fait les comptes, une voiture à hydrogène rejette autant de gaz à effet de serre, voire un peu plus, qu’une voiture diesel !"

L’industrie explique pourtant que le CO2 créé pendant la fabrication d’hydrogène est stocké ou réutilisé comme gaz dans les sodas ou même pour étourdir les cochons dans les abattoirs.

Quant à l’hydrogène vert – fabriqué uniquement à partir d’eau et d’électricité propre – ce n’est pas mieux. "Le processus de fabrication demande tellement d’électricité que si on voulait que tous les Français roulent à l’hydrogène, il faudrait par exemple tapisser intégralement l’équivalent de tout le département de la Haute-Garonne de panneaux photovoltaïques… Ou encore utiliser 30 000 éoliennes !", constate Hugo Clément.

Bref, l’hydrogène n’est sans doute pas la panacée espérée, sauf pour certaines utilisations spécifiques.

France 5, 21.00

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