À la télé ce lundi soir: Brigitte Bardot, la naissance d’un mythe et les choix de la rédaction

Pour évoquer Bardot, Danièle et Christopher Thompson ont opté pour une mini-série. Avec une inconnue, Julia de Nunez, qui crève l’écran.

C’est LA grosse production française de ce début d’année: ce soir, France 2 entame la diffusion de Bardot, mini-série en six épisodes que l’on doit à Danièle Thompson (la fille de Gérard Oury) et son fils Christopher. Un projet qui a nécessité 4 années de recherche (avec plus de 500 sources consultées), un budget de 10 millions d’euros pour six épisodes de 52 minutes (soit dans la fourchette haute des productions françaises), 70 jours de tournage dans 53 lieux différents et pas moins de 1 189 tenues différentes pour celle qui incarne la star à l’écran, à savoir Julia de Nunez, dont c’est la toute première apparition à l’écran.

Âgée de 22 ans lors du tournage, elle a été choisie parmi des dizaines de prétendantes pour sa beauté, sa photogénie et son jeu instinctif. La jeune ingénue a eu pour principale consigne de ne pas imiter. D’ailleurs, même si elle connaissait quelques films de l’icône, elle a préféré ne pas trop se goinfrer d’archives en tous genres, laissant la place à un travail sur l’attitude, bien aidée aussi par quelques cours de danse. À l’écran, dès les premières images, on est estomaqué par la ressemblance plus que bluffante. La jeune actrice ne tombe pas dans le piège de la caricature et propose sa version de Bardot.

Braver tous les codes

Et l’histoire dans tout ça ? Elle colle à celle de la star, enfant sage élevée par des parents sévères dans les beaux quartiers parisiens. Mais ne dites pas à Danièle Thompson qu’il s’agit d’un biopic…

"Je n’aime pas ce mot. C’est une tranche de vie qu’on a traitée", expliquait-elle lors de la présentation de la série à la presse française fin janvier.

La fiction débute dans l’immédiat après-guerre dans une France en pleine reconstruction, où la bien-pensance bourgeoise est le modèle à suivre. Se trouvant laide et mal aimée, celle que l’on n’appelle pas encore B.B. va s’émanciper, braver tous les codes grâce à sa rencontre avec son premier amour, Roger Vadim. En 1956, la sortie du film Et Dieu… créa la femme, dont Brigitte est l’héroïne, provoque une révolution sexuelle mondiale dont elle devient l’icône.

"Elle est la première star française dont l’image franchit toutes les frontières, influence toutes les modes et crée une onde de choc qui atteint jusqu’aux villages les plus reculés de la planète", indiquent Danièle et Christopher Thompson dans le dossier de presse. Mais cette liberté, Bardot va la payer: "Elle est à la fois adulée, détestée, adorée, méprisée, provocatrice et victime de ce déchaînement inédit. Dorénavant, la chasse est ouverte, il n’y aura plus de limite au viol de sa vie privée." Que pense B.B. de cette fiction ? En décembre 2022, interrogée par le JDD, elle avait répondu: "Je m’en moque: la seule chose qui importe, c’est ma vraie vie avec moi dedans, et pas des biopics à la con !"

Cette première saison – dans laquelle on peut voir aussi Yvan Attal, Victor Belmondo ou Jules Benchetrit – ne s’intéresse qu’à la période située entre 1949 et 1960, époque de la création du mythe. Il reste donc encore pas mal de matière pour alimenter d’autres saisons. Mais rien n’a filtré quant à une éventuelle suite.

France 2, 21.10

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