Jérôme de Warzée se confie, cinq jours avant "Le Grand Cactus" à Forest National: "Je ne suis jamais stressé"
Samedi, toute l’équipe du Grand Cactus se produira à Forest National . Rencontre avec Jérôme de Warzée à quelques jours de l’événement.
Publié le 02-05-2023 à 04h00
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Ce samedi 6 mai, c’est LE grand jour pour toute l’équipe du Grand Cactus, émission humoristique diffusée un jeudi soir sur deux sur Tipik. Alors que Charles III viendra d’être couronné – "C’est lui qui doit être déçu de ne pas pouvoir venir nous voir" – Jérôme de Warzée, Martin Charlier, James Deano, Damien Gillard, Isabelle Hauben, Kody, Fabian Le Castel, Tamara Payne… fouleront eux la scène de Forest National pour un grand spectacle inédit. Rencontre avec Jérôme de Warzée.
Est-ce que le spectacle est prêt ?
Oui… J’écris ce spectacle depuis des mois et là, il est temps de le "recracher"… On a eu une lecture jeudi dernier et on a enlevé deux sketches que l’on sentait un peu moins. On a quand même beaucoup ri ! On va avoir deux jours complets de répétition et cela va permettre d’affiner tout ça.
À quoi les spectateurs doivent-ils s’attendre ?
Ce sera un vrai show, avec des sketches, de la musique… On ne sera pas du tout dans les codes de l’émission de télé. Il y aura un ou deux guests au début pour lancer la soirée. Et puis il y a Virginie Hocq qui vient jouer avec nous et ça, c’est une plus-value monumentale.
Il y aura d’autres invités ? Les Frères Taloche, Thierry Luthers, Sara de Paduwa ?
Le problème c’est que nous serons déjà quatorze sur scène. Livia Dushkoff, David Jeanmotte ou Adrien Devyver vont aussi jouer des sketches. Il faut un certain équilibre et on ne peut pas étirer la soirée à l’infini. Là, on est à 1 h 45 de show. Mais pour répondre à votre question, les Frères Taloche ne seront pas sur scène, ni Thierry Luthers qui a spectacle ailleurs ce soir-là. Quant à Sara de Paduwa, elle essaye de se placer partout. Dès qu’il y a du chant, elle veut chanter, dès qu’il y a de la danse, elle veut danser… Pourtant, elle sait qu’elle est nulle, mais elle essaye (rires). Plus sérieusement, j’y ai pensé, mais elle est malheureusement en vacances…
Qu’est-ce qui vous a pris de vous lancer dans pareille entreprise ?
Je voulais quelque chose d’un peu différent pour clôturer la saison, sortir du ronron des émissions. Nous venons tous de la scène, donc c’est normal que l’on y revienne. Et pour l’instant, je considère que c’est toujours une bonne idée (rires). On verra le 7 mai si c’est toujours le cas.
C’est complet ?
Oui, il y aura environ 7 000 spectateurs… Ils viennent de libérer quelques places supplémentaires qui avaient été condamnées pour un axe caméra…
Forest National, c’est un rêve pour tout artiste…
Oui ! C’est une salle mythique. Je n’habite pas très loin et j’y ai vu une quantité de spectacles en un demi-siècle. J’y ai déjà joué un sketch ou l’autre dans le spectacle d’autres humoristes, mais jamais avec mon propre projet… Je suis content.
Sur une jauge de 0 à 10, le taux de stress est à quel niveau ?
Je ne suis jamais stressé. Je peux être excité, mais pas nerveux. En tout cas, je n’ai pas l’impression. Certains ne dormiront pas deux jours avant, mais ce ne sera pas mon cas.
Parmi les personnages que l’on retrouvera sur scène, vous pouvez nous en dire plus ? Il y aura Yves Van Laethem, par exemple ?
Oui, car aujourd’hui, c’est difficile de brocarder les politiques, car ils font tellement attention à leur image. Ludivine Dendonder ou Bénédicte Linard, ce n’est pas très différenciable. Yves Van Laethem, c’est quelqu’un d’assez fort dans la caricature et Kody s’en est emparé de façon exceptionnelle. Je ne vais pas dire qu’il nous manque à la télé, mais presque…
Fabrizio, joué par Damien Gillard, sera sur scène ?
Oui, évidemment, on ne va pas s’en passer.
Le Parlement wallon vous fournit de la matière aussi…
Oui ! Tous les jours et toutes les nuits (sourire). On va évoquer ça avec une visite du Parlement…
Vous avez des réactions après certains sketches ?
Non. En fait, je ne suis pas responsable de ce que je dis, c’est la RTBF qui l’est (rires). Peut-être qu’elle reçoit des doléances, mais ça ne revient pas jusqu’à moi. Une fois Théo Francken a balancé des trucs sur Twitter, mais cela reste épisodique.
Tout cela est possible parce que l’émission en télé cartonne depuis octobre 2015. Vous expliquez ce succès comment ?
Les planètes se sont alignées au bon moment. La bonne idée au bon moment, les bons comédiens… On est dans la pantalonnade complète mais on savait que cela allait fonctionner. Bon, pas comme ça évidemment… Mais on travaille aussi beaucoup. Hier, on a bouclé notre 138e émission, ce qui est ahurissant. Heureusement, il y a du foot pour nous permettre d’avoir le temps d’écrire.
Vous passez beaucoup de nuits blanches ?
Non, ça va. La nuit, je dors. J’écris beaucoup le matin en rentrant de la radio ou alors très tard le soir, un peu comme Amélie Nothomb. Mais je crois que j’écris plus qu’elle.
Voici cinq ans, M6 a voulu adapter "Le Cactus" en France, mais finalement cela ne s’est pas fait. Déçu ?
Oui, car c’était très flatteur de voir des Parisiens s’intéresser à ce qu’on faisait…
Pourquoi cela n’a pas abouti ?
Ils voulaient faire une émission hebdomadaire, avec Alex Vizorek à la présentation. Mais les émissions pilotes n’ont pas donné satisfaction dans l’écriture. Les trois chroniqueurs changeaient souvent et cela n’a pas pris… Dommage. Mais rien ne dit qu’ils n’y reviendront pas.
Tous les matins, vous vous retrouvez face à André Lamy et Olivier Leborgne qui présentent "Votez pour moi" sur les ondes de Bel RTL. Il y a de la concurrence entre vous ?
Il faut savoir qu’en 2010, avant d’arriver sur Vivacité, j’ai été contacté par André pour remplacer Dubus qui avait décidé d’arrêter. Mais ils ont jugé que les capsules n’étaient pas assez bonnes… Je ne nous vois pas comme concurrents. On est dans la même dynamique ou les mêmes sujets, mais on ne fait pas la même chose.
Après ce spectacle à Forest, vous allez faire quoi ? C’est une sorte d’apogée…
Je sais, c’est dangereux car après il faut rebondir et faire encore plus fort. Nous avons quelques projets dans les cartons qui nous auraient paru complètement fous voici trois ou quatre ans et sur lesquels on va commencer à travailler. On doit obtenir encore quelques feux verts avant de pouvoir en dire plus.
"Le Grand Cactus" pourrait être un jour diffusé sur La Une ?
C’est un peu la question qui revient chaque fois… Je ne suis pas responsable de la programmation mais je pense qu’ils estiment qu’on a trouvé notre case un jeudi soir sur deux sur Tipik. La stratégie de la RTBF est d’additionner les audiences de ses trois chaînes chaque soir. C’est donc cohérent de leur part. La seule chose un peu dommage, c’est qu’on ne sait jamais à quelle date nous sommes programmés, puisque nous sommes tributaires du foot, de l’Eurovision… Mais nous sommes tout de même à 20% de parts d’audience et pour l’instant, cette saison-ci est même la meilleure de toutes en parts de marché.
Malgré les changements de casting, le départ des Poufs, de Karen de Paduwa ou de Freddy Tougaux, le public reste fidèle…
Oui. Le Cactus, c’est comme un groupe de rock. Les paroliers et le chanteur sont toujours là, mais les musiciens changent. Mais les gens continuent de venir nous voir.
Vous pourriez un jour confier les clés du "Cactus" à quelqu’un d’autre ?
Non ! Je suis impliqué du premier au dernier mot de chaque émission.
Vous n’avez pas envie de lever le pied ?
Ah si ! Parlons-en ! (rires) Cela fait quatre ans que je n’ai plus fait de scène, d’une part à cause du Covid mais d’autre part parce que mes activités me prennent un temps dingue. C’est chronophage. Mais bon, je lève déjà le pied par rapport à il y a six ou sept ans… En radio, je ne fais plus que trois chroniques et cette année, on a fait moins de "Grand Cactus". Et je pense qu’on a gagné en qualité.
Interview: Marc Uytterhaeghe
"Le Grand Cactus !" à Forest National le samedi 06/05, 20h. Tic-kets à 20 et 30 €.www.teleticketservice.com