Soirée spéciale Jean-Claude Van Damme sur La Une: du gamin chétif à la star des films de combat

Dans "Coup sur coup", documentaire diffusé ce vendredi 17 mars 2023 sur La Une, Olivier Monssens se penche avec bienveillance sur le parcours de Jean-Claude Van Damme. À voir sur La Une.

 Gamin chétif, Jean-Claude Van Damme a bossé dur pour se tailler un corps d’athlète.
Gamin chétif, Jean-Claude Van Damme a bossé dur pour se tailler un corps d’athlète. ©Philippe Graton

C’est l’une de nos icônes nationales: Jean-Claude Van Damme fait l’objet d’une soirée spéciale sur la RTBF, avec la rediffusion du film JCVD, sorti en 2008. Auparavant, La Une a programmé Jean-Claude Van Damme, coup sur coup, un documentaire d’Olivier Monssens.

"Ce film est né de discussions avec Arte ou Isabelle Christiaens, responsable des coproductions documentaires de la RTBF et d’Arte Belgique, indique le réalisateur. Après m’être intéressé à Jim Morrisson, Romy Schneider et Alain Delon ou à la musique disco, ils m’ont suggéré de revenir à une histoire belge mais universelle, comme j’ai pu le faire voici vingt ans avec le film Marcel Superstar (NDLR: consacré au producteur mouscronnois Marcel de Keukeleire). J’ai pensé à Jean-Claude Van Damme, qui est le Belge le plus connu dans le monde, et dont l’histoire est plus que formidable."

"Empathie pas dupe"

Olivier Monssens le reconnaît, ce portrait est plutôt bienveillant avec la star. "Je fais de l’empathie pas dupe, sourit-il. C’est un peu triste de résumer Van Damme à son ‘aware’ dont la France s’est moquée. Je ne cache pas les côtés plus sombres, mais au final, je pense que l’histoire est touchante."

S’il a finalement réussi à l’interviewer quelques minutes lors du German Comic Con à Dortmund l’an dernier – un entretien à découvrir en fin de film -, Olivier Monssens n’a pas souhaité se lancer dans une chasse à l’homme. "D’une part, je savais qu’il était insaisissable: quand j’étais à Los Angeles, il était à Honk Kong… Et d’autre part, je savais aussi qu’il me raconterait ce qu’il voudrait bien me raconter. Or, je voulais être au plus près de la vraie histoire… Je disposais d’assez d’archives de ses interviews à travers le monde ainsi que d’entretiens avec de nombreux témoins pour que mon film ne dépende pas de lui."

Le documentaire aborde donc l’ascension hors du commun d’un gamin de Bruxelles un brin chétif qui va devenir dans les années 80 et 90 une icône des films de combat.

"Il est devenu une star grâce à son acharnement. Mais derrière la légende, il y a autre chose… J’ai rencontré une série de témoins qui parlent positivement du bonhomme, mais sans être dupe. C’est notamment le cas de Mohamed Qissi."

Ami d’enfance de Van Damme, c’est lui qui l’a accompagné aux États-Unis en 1982 pour tenter de se lancer dans une carrière d’acteur. "Il avait un certain talent mais aussi de la détermination. Et ça, tout le monde ne l’a pas. Mais c’est Mohamed qui l’a convaincu de rester quand cela ne tournait pas comme il voulait…"

Mohamed a lui aussi connu le succès en devenant le méchant Tong Po dans Kickboxer, financé par Menahem Golan, producteur de Bloodsport, film qui a révélé Van Damme en 1988. Cela a été le début de la fin d’une belle amitié. "Il y a eu un pacte financier qui n’a pas été respecté, précise Olivier Monssens, mais il y a aussi le fait que Van Damme a probablement eu peur que Mohamed lui fasse de l’ombre. Et pendant très longtemps, Van Damme n’a jamais parlé de Mohamed. C’est pour ça que j’ai voulu lui redonner la place qu’il mérite."

"Exigences financières trop élevées"

S’il a tutoyé les sommets, celui qu’on a appelé "les muscles de Bruxelles" n’est jamais parvenu à se hisser à la hauteur de Sylvester Stallone ou d’Arnold Schwarzenneger. "Dans les années 90, Universal était prêt à le lancer mais, d’une part, il y a eu la coke et d’autre part il a eu des exigences financières trop élevées. Et là, la chance est passée."

Cela n’empêche pas Jean-Claude Van Damme d’être toujours autant adulé à travers le monde. Mais peut-on encore espérer le voir à l’affiche d’un film de premier plan, et pourquoi pas dans un autre registre, comme dans JCVD ?

"J’ai l’impression que s’il n’y a pas un grand réalisateur comme Tarantino ou François Ozon qui vient le chercher, il va continuer à gérer son petit business…", conclut le réalisateur, qui travaille déjà sur un autre projet d’envergure: les 70 ans de la télévision en Belgique. Ce sera à découvrir en fin d’année.

La Une, 20.t50 et 21.55

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