Mustii et Lufy, membres du jury de Drag Race Belgique: "Cette émission une porte ouverte pour une série de jeunes qui ne sont jamais représentés à l’écran"
L’émission Drag Race Belgique poursuit sa diffusion sur Auvio et Tipik. Rencontre avec Lufy et Mustii, membres du jury.
Publié le 05-03-2023 à 08h00 - Mis à jour le 05-03-2023 à 08h45
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Depuis trois semaines, Drag Race Belgique est diffusée sur Auvio (jeudi) et en prime sur Tipik (dimanche). S’il est encore trop tôt pour dresser un bilan des audiences, on peut voir sur la page Facebook du show que l’émission a acquis une certaine notoriété au niveau international grâce à sa diffusion sur la plateforme Wow Presents Plus. Du bonus pour les concurrentes mais aussi pour les membres belges du jury que sont l’animatrice et influenceuse Lufy et le chanteur et acteur belge Mustii.
Lufy et Mustii, vous connaissiez le format RuPaul’s Drag Race ?
Lufy. Moi je connaissais, j’ai regardé toute la saison française diffusée sur France 2 l’an dernier. J’ai adoré le programme et les valeurs qu’il pouvait transmettre.
Mustii. Quant à moi, je suis abonné à la plateforme Wow et je suis l’émission depuis longtemps. Je vais aussi régulièrement dans les cabarets bruxellois en tant que spectateur.
Pourquoi la RTBF a-t-elle fait appel à vous pour être dans le jury ?
Lufy. Moi, elle m’a contactée pour mon expertise beauté et mode que je démontre depuis 10 ans sur les réseaux. Cela m’a semblé une évidence d’accepter, car cette émission et l’art du drag me parlent. C’est une grande fierté de pouvoir défendre des valeurs qui me sont chères.
Mustii. Je crois qu’ils m’ont contacté car ils cherchaient quelqu’un qui avait plus un regard sur la performance artistique, la scène, l’attitude… Comme j’étais fan de l’émission, je n’ai pas hésité. J’espérais être ému et ça a été le cas. J’ai beaucoup trop pleuré d’ailleurs…
Cette émission, ce n’est pas qu’une téléréalité de plus, elle véhicule un message…
Mustii. Clairement, et c’est pour ça aussi que j’ai accepté d’en être. Cela montre l’art du drag, qui est un art à part entière et qui devient de plus en plus mainstream et c’est tant mieux, mais ça montre aussi des parcours de vie. D’une certaine manière, cette émission est aussi politique.
Lufy. C’est une porte ouverte pour une série de jeunes qui ne sont jamais représentés à l’écran. Ils vont peut-être y trouver le courage pour avancer dans leur passion.
Mustii. L’émission aux États-Unis a réussi à faire tomber certains clichés, certains préjugés. L’art du drag est ancré dans la pop culture et c’est tant mieux.
C’est quoi une bonne drag queen, selon vous ?
Lufy. Selon moi, c’est une personne qui a trouvé sa voie et sa passion.
Mustii. C’est aussi lié à la sincérité. S’il y a la fureur et le feu, on le sent tout de suite. Sur scène, elles jouent leur vie. Et puis il faut une certaine multi-disciplinarité.
Mustii, vous n’avez jamais été tenté par cet art ?
Mustii. J’ai testé déjà la transformation de genre via le costume, mais sans entrer dans cette discipline du drag. Je ne pense pas que je serais très bon… Mais cela peut m’inspirer.
Vous connaissiez Rita Baga, qui présente le programme mais qui est aussi la présidente du jury ?
Lufy. Non, mais cela s’est très bien passé entre nous trois. Nous avons tout de suite été dans la bienveillance.
Mustii. Elle est très bienveillante et drôle. Elle connaît la Belgique mais elle est impartiale car elle n’est pas attachée à une famille de drags chez nous. C’était important pour l’émission qu’elle ait cette neutralité.
Cette émission a changé quelque chose chez vous ?
Lufy. Je suis encore plus admirative de ce qu’elles font. C’est une discipline qui peut coûter cher, mais elles y vont à cœur perdu.
Mustii. Moi cela m’a conforté dans le respect que j’avais pour leur discipline. Et cela m’a redonné une sorte de flamme pour mes métiers de comédien et chanteur. On ne peut jamais faire les choses à moitié, sinon le spectateur va le sentir. J’aime l’idée de se soumettre à son art.