À la télé ce mardi soir : la guerre vue depuis la Russie dans un documentaire sur Arte

La réalisatrice russe Natacha Rostova a filmé clandestinement ce qui se passe en Russie, où les citoyens sont soumis à une propagande massive.

La Rédaction de L'Avenir
 En Russie, de nouvelles tombes sont creusées chaque jour pour des soldats tombés au front d’une guerre qu’ils ne soutiennent pas toujours.
En Russie, de nouvelles tombes sont creusées chaque jour pour des soldats tombés au front d’une guerre qu’ils ne soutiennent pas toujours. ©© BIZARRE PRODUCTIONS 

Quand Vladimir Poutine déclenche son "opération spéciale" en Ukraine, le 24 février 2022, la jeune réalisatrice Natacha Rostova se trouve à Saint-Pétersbourg, où elle vit.

Désemparée et révoltée, elle décide à l’issue d’une maigre manifestation d’opposants, rapidement réprimée, de filmer clandestinement ce qui se passe dans son pays muselé, où il est interdit de prononcer le mot "guerre".

Elle regagne pour ce faire sa morne petite ville natale, dans la région de Tver, où l’armée, faute d’opportunités, est le premier employeur. Une année durant, elle y filme clandestinement quelques-uns de ses concitoyens: deux frères engagés volontaires, Ivan et Boris, fils d’une farouche supportrice de la guerre et de Poutine ; son amie d’enfance Valentina, mariée à un soldat, Alexeï, qui lui, part au front la rage au cœur ; puis Arina, dont le frère Nikita a été tué en Ukraine ; le pope, enfin, qui dans le cimetière où de nouvelles tombes sont creusées chaque mois, affirme que "tous ceux qui prient sont revenus".

Sous l’emprise de la propagande

Visages floutés, voix déformées, les interlocuteurs de Natacha Rostova reflètent une "opinion" russe restée hors d’atteinte des médias étrangers depuis le début du conflit. Choqués par la réalité du front, même lorsqu’ils étaient favorables à l’invasion, Boris et Ivan, comme l’écrasante majorité de la population, demeurent sous l’emprise de la propagande. Alexeï, lui, a mis fin à son contrat avec l’armée, mais doit se résoudre à se séparer à nouveau de sa jeune épouse pour fuir la Russie quand la mobilisation partielle est décrétée, le 21 septembre.

Captés à la sauvette par une jeune femme qui a dû quitter son pays à son tour, ces échos parcellaires d’une année de guerre renvoient au spectateur un contrechamp inédit.

Avant ce documentaire, Arte diffusera deux autres films: Les Survivants de Marioupol et Ukraine: vers l’Europe, loin de Moscou. L’occasion de revenir sur les horreurs perpétrées sur le front mais aussi d’analyser le conflit sous l’angle géopolitique et stratégique et d’en observer les conséquences pour l’Europe sur le long terme.

Arte, 20.55, 22.25 et 23.45

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